Le groupe automobile PSA s'est engagé, samedi 13 juin, auprès du ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, à revenir sur sa décision de faire venir en France certains de ses ouvriers polonais pour renforcer ses équipes du site d'Hordain (Nord). "Le ministre a eu [le président du directoire] Carlos Tavares ce matin, les deux hommes s'entendent bien, ça été une discussion constructive et monsieur Tavares s'est engagé à revenir sur cette décision", a indiqué le ministère à l'AFP sans plus de précisions. Contacté par l'AFP, le constructeur n'a pas souhaité immédiatement réagir. Ces salariés étaient censés venir prêter main forte pour répondre à la crise économique générée par le coronavirus.270 salariés polonais étaient attendusLe gouvernement était monté au créneau vendredi soir, demandant à PSA de renoncer à son projet annoncé la veille par la direction à l'issue d'un Comité social et économique. Elle avait annoncé aux élus syndicaux qu'un "premier contingent" de 120 Polonais de l'usine de Gliwice – qui produit des Opel Astra – allait arriver, puis que 150 autres les rejoindraient la semaine suivante. Tous ces salariés venaient renforcer les équipes du site pour une mission de trois mois. Ils devaient être logés par l'entreprise dans la région et payés selon la convention collective française du secteur.Les ministres du Travail et de l'Economie, "Muriel Pénicaud et Bruno Le Maire, ont demandé vendredi soir à PSA de renoncer à cette opération et d'embaucher en priorité les intérimaires", dans un communiqué conjoint. "Dans la situation actuelle, les entreprises doivent tout faire pour protéger l'emploi en France", ont-ils déclaré. Plus tôt dans la journée, PSA avait expliqué sa décision de faire appel à ses salariés polonais en expliquant que la "crise économique brutale" générée par l'épidémie de Covid-19 "nécessite de réagir avec agilité et efficience, afin d'assurer la pérennité du groupe PSA".