Le dernier album de Thundercat et "Les Indes galantes" de Rameau... Nos conseils pour se cultiver pendant le confinement
Tous les jours, franceinfo vous propose des conseils culture pour se cultiver même par temps confiné, face au coronavirus.
Pour passer le temps ce week-end avec le confinement, franceinfo vous propose des conseils culture pendant cette période particulière de lutte contre le coronavirus. Chaque jour, nous vous conseillerons de la lecture, de la musique, des séries ou des films.
Un disque : It Is What It Is, de Thundercat
Véritable surdoué, musicien, producteur, chanteur, connu sous le nom de Thundercat, l’Américain Stephen Lee Bruner vient de sortir son nouvel album, malgré le confinement. Les disques qui sortent actuellement sont rares alors autant en profiter, surtout quand ils sont aussi réussis.
Stephen Lee Bruner, 36 ans dans quelques mois, fait partie des musiciens les plus recherchés actuellement aux Etats-Unis. Il a joué avec Erykah Badu, Keziah Jones, Janelle Monaé, N.E.R.D, participé activement au chef d’œuvre de Kendrick Lamar, To Pimp A Butterfly… Et avec tout ça, il a sorti quatre albums sous le nom de Thundercat.
Le dernier, It Is What It Is (chez Brainfeeder), est une vraie bouffée de musique, au sens premier. Toujours aussi inspiré par le jazz, Thundercat possède un don particulier : l’extase, le "toujours plus" dans chaque morceau, une basse lourde ou enlevée, des guitares funk, un rythme hip-hop… C’est, il faut le dire, exactement ce dont on a besoin en ce moment : réviser ses gammes en décelant des influences majeures, Prince, Miles Davis, Curtis Mayfield, rien que du très bon, relevé par des invités de qualité tels Childish Gambino, Louis Cole, Steve Lacy ou le rappeur Ty Dolla $ign.
Venu du punk avec son premier groupe, Suicidal Tendencies, Thundercat s’est mué en artiste touche-à-tout de génie. Qu’il apporte sa patte au disque d’un autre, ou qu’il se débrouille tout seul, le résultat est toujours passionnant.
Un ballet : Les Indes galantes, sur le site de l'Opéra de Paris
L'Opéra est évidemment fermé, mais offre de nombreuses captations de spectacles sur son site internet. On peut ainsi voir quelques pépites dans son salon. Du ballet notamment avec Le lac des cygnes, Giselle et - c'est notre choix : l'incroyable production des Indes galantes de Rameau.
Oeuvre incontournable du répertoire lyrique français, cet opéra-ballet de 1735 consacre le baroque flamboyant de Rameau. La mise en scène a été confiée à l'artiste plasticien-cinéaste Clément Cogitore, qui a fait appel pour les parties dansées à la chorégraphe Bintou Dembélé et sa compagnie Rualité. Défi osé, illustrer cette musique élégante, précieuse, avec des danses urbaines d'aujourd'hui, krump, hip-hop, popping, waacking et voguing.
Le mariage est réussi, les jeunes danseurs, dans des battle survoltées libèrent une tension qui semble retenue dans la musique. Sur scène, dans des décors monumentaux, très urbains, la chorégraphe faut aussi danser les chanteurs, le show est total. Une mise en scène qui comble les lacunes du livret. Les Indes galantes, c'est à la cour de Louis XV des intrigues amoureuses légères mêlées de récits portés par des personnages exotiques venus des lointaines terres coloniales.
Les Indes galantes vaut essentiellement pour sa partition et son potentiel spectaculaire. Dans cette production dirigée par Léonardo Garcia Alarcon. Le casting vocal est luxueux, Sabine Devieilhe, Julie Fuchs, Jodie Devos, Mathias Vidal et Clément Cogitore leur permet de faire vivre leurs personnages.
Bientôt en ligne : Le barbier de Séville de Rossini, mais également les symphonies de Tchaïkovski dirigées par Philipp Jordan, le directeur musical de l'opéra de Paris.
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