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Le décryptage éco. Où la France trouve-t-elle ces milliards dépensés pour faire face à la crise du coronavirus ?

L’État dépense sans compter pour aider les entreprises, les salariés à passer ce choc. Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Express").

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le ministère de l'Economie et des Finances à Bercy (Paris). Photo d'illustration. (CATHERINE GRAIN / RADIO FRANCE)

Le gouvernement colmate comme il peut la crise en injectant des milliards d’euros dans l’économie. "Quoiqu’il en coûte, l’État paiera" a dit Emmanuel Macron la semaine dernière… Comment va-t-on payer ? 

Les milliards, c’est bien l’unité de valeur en ce moment. L’État dépense sans compter pour aider les entreprises, les salariés à passer ce choc. La semaine dernière, Bruno Le Maire a annoncé un plan de 45 milliards d’euros d’aide aux sociétés mais aussi 300 milliards d’euros de garanties de prêts pour les entreprises sans oublier le chômage partiel qui concerne déjà près de 500 000 salariés. Rien que pour mars et avril, ce dispositif devrait coûter 8,5 milliards d’euros. La facture est astronomique et elle risque encore de s’alourdir tant la récession promet d’être forte. Et le problème, c’est qu’avant même le coronavirus, la France vivait déjà largement à crédit. Contrairement à l’Allemagne, elle n’a pas de réserve pour financer tous ces milliards, donc l’État n’a pas d’autre choix que d’emprunter. Pour donner un ordre d’idées, rien que mercredi 18 mars, la France a emprunté 6 milliards d’euros en une journée.

Les investisseurs répondent pour le moment

Les investisseurs, les institutionnels qui achètent de la dette française ont encore confiance en nous. Ils se disent que le pays pourra rembourser. Que la France a des ressources, elle est stable politiquement. La crainte du gouvernement, en ce moment, c’est plutôt une augmentation des taux d’intérêts aujourd’hui, ils sont encore très bas mais s’ils remontent, on paiera plus cher les intérêts de tous ces emprunts. Ça fonctionne exactement comme lorsque vous faites un crédit. 

Notre dette se creuse

Ce n’est pas une bonne nouvelle parce que déjà avant l’épidémie, elle avoisinait les 100% de notre PIB, notre Produit intérieur brut, c’est-à-dire que la quasi totalité de notre richesse, que la valeur que ce que l’on créait collectivement servait déjà à la rembourser presque intégralement. Là, inutile de faire le calcul, on dépasse largement les 100%. Et il y a un moment où il faudra bien rembourser.

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