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Le déconfinement : la maladie de Kawasaki inquiète Noémie qui ne veut pas mettre sa fille en danger en l'envoyant à l'école

Les internautes et les auditeurs sont nombreux à se poser des questions sur les conditions de leur déconfinement. Aujourd'hui la psychanalyste Claude Halmos répond à la question de Noémie qui a peur d'envoyer sa fille à l'école, car elle a entendu parler de la malaide de "Kawasaki".

Article rédigé par franceinfo, Claude Halmos
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Une image numérique macro du virus Covid-19. La maladie de Kawasaki serait liée au coronavirus pour les enfants selon les chercheurs et médecins.  (GETTY IMAGES)

Noémie nous écrit ceci : "Ma fille a 4 ans. J’ai entendu parler de cette nouvelle maladie de "Kawasaki" qui touche les enfants, et je ne sais pas si je dois l’envoyer à l’école. Mais je dois reprendre mon travail. J’ai peur de la mettre en danger, et j’angoisse."   

franceinfo : votre réponse, Claude...        

Claude Halmos, psychanalyste : Je crois que la première chose que l’on peut dire à Noémie, est que l’angoisse et le désarroi dont elle nous parle, ne sont pas dus à sa problématique personnelle. Ils sont dus à la situation dans laquelle se trouve, comme beaucoup d’autres, notre pays ; dont les dirigeants doivent naviguer, à vue, entre deux écueils : la crise sanitaire d’un côté, et la crise économique de l’autre.

Et c’est probablement, on le sait, pour essayer d’éviter la crise économique que la réouverture des écoles a été décidée. On peut évidemment débattre de la question de savoir si cette décision est juste, ou non. Mais ce qui est clair, c’est qu’elle met les parents en situation de devoir prendre, individuellement, la responsabilité d’envoyer leurs enfants à l’école, alors même qu’ils ils ne sont pas sûrs que leur sécurité puisse y être assurée. Et ce n’est pas normal.

Quand un enfant est malade, ce ne sont pas ses parents, mais les médecins, qui décident si on l’opère ou non. Et, de la même façon ce devraient être les autorités sanitaires, et non les parents, qui décident si les enfants peuvent, ou non, retourner à l’école. Devoir le décider seuls, alors même que pèse déjà, sur la plupart, la pression de la reprise de leur propre travail, est pour les parents, trop lourd. Et potentiellement générateur (si leurs enfants avaient, à la suite de ce retour à l’école, des problèmes) de culpabilité.      

Comment les aider ?  

Je crois qu’il faut que les parents comprennent qu’ils ne sont pas libres de leurs décisions, qu’ils sont comme pris au piège. Et que, là encore, ils ne doivent pas rester seuls. Il faut qu’ils discutent de la situation avec les enseignants de leurs enfants, et la direction de l’école, pour évaluer avec eux la situation.

Les enseignants sont des gens responsables, ils n’accueilleront pas les enfants dans n’importe quelles conditions. C’est rassurant pour les parents. Et il faut aussi que les parents s’adressent aux associations de parents, qui ont, en ce moment, un rôle particulièrement important à jouer. Parce qu’elles peuvent, en organisant des réunions (par Skype, par exemple), aider les parents à partager leurs inquiétudes, leurs interrogations, et à élaborer ensemble des solutions.  

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