Le conseil santé : "Ma fille, étudiante, habite loin de moi, elle a sérieux un coup de blues. Je m’inquiète beaucoup pour son moral"
Les internautes et les auditeurs sont nombreux à se poser des questions sur les conditions de leur déconfinement. Aujourd'hui la psychanalyste Claude Halmos répond à la question de Dorothée.
Dorothée nous alerte, elle nous dit : "Ma fille, étudiante, habite loin de moi, à Toulouse, et elle me dit qu’elle a sérieux un coup de blues. Je m’inquiète beaucoup pour son moral".
franceinfo : votre réponse, Claude. Que dire à Dorothée ?
Claude Halmos, psychanalyste : Je crois qu’il faut que Dorothée se rassure : que sa fille ait "un coup de blues", est normal. Le confinement est difficile à vivre ; il pèse sur nous, beaucoup plus que nous ne le sentons consciemment. Et ce qui est rassurant, c’est que sa fille puisse exprimer, comme elle le fait, ce qu’elle ressent. Parce que les souffrances psychologiques les plus dangereuses sont toujours celles dont on n’est pas conscient, et/ou que l’on ne peut pas dire.
Et Dorothée peut aider sa fille. D’abord en lui expliquant que "son coup de blues" est normal, lié aux circonstances, et momentané ; qu’elle n’a donc pas à se sentir fragile, et encore moins malade. Et ensuite en discutant avec elle de ce qui l’angoisse (l’isolement, par exemple), ou l’inquiète. Elle est sans doute, comme beaucoup d’étudiants, inquiète pour ses examens, ses projets, son avenir. Et, par rapport à cela, il faut lui préciser que les difficultés qu’elle redoute sont tout à fait réelles, mais que l’appréciation qu’elle en a, pour l’instant, n’est pas forcément juste pour autant.
Parce que le confinement peut la conduire à les majorer, et à se sentir aussi coincée dans sa tête, qu’elle l’est, comme nous tous, dans l’espace. Donc, on se calme ! La situation est grave, mais pas désespérée. Et surtout cette jeune fille n’est pas seule. Et il serait important d’ailleurs qu’elle parle de ses inquiétudes avec des étudiants qui sont dans la même situation qu’elle. Parce que, à plusieurs, on est toujours plus forts pour affronter les situations difficiles.
Est-ce que cette crise, qui a éloigné les gens physiquement, peut laisser des traces dans les relations familiales ?
On ne peut pas donner une réponse générale à votre question. Parce que chaque famille est, comme chaque personne, particulière. Ce que l’on peut dire, c’est qu’une situation comme le confinement rend tout plus intense. Les enfants et les adolescents qui se sentaient déjà sans appui dans leurs familles, ressentiront sans doute, dans cette période, encore plus douloureusement, leur solitude.
Alors que ceux qui, comme la fille de Dorothée, ont le soutien de leurs parents, mesureront plus encore son importance, et leur chance. On souhaite donc une bonne vie à Dorothée, et à sa fille !
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