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Le chômage partiel et ses risques pour la retraite des Français

Le chômage partiel dure, et pour certaines professions il risque de se prolonger encore, peut-être de longs mois. Se posera alors, pour les plus petits salaires, un problème pour la retraite...

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Une femme passe devant des commerces fermés de la rue de Lappe à Paris. (STEFANO RELLANDINI / AFP)

Quand vous touchez votre indemnité de chômage partiel, vous n’êtes pas soumis aux cotisations salariales. Logiquement, vous ne cotisez donc pas à la retraite. C’est là où le régime de chômage partiel diffère du chômage dit "classique". Quand on est à Pôle Emploi, en effet, on cotise pour la retraite et on accumule des trimestres. Cela n’est pas le cas au chômage partiel. Le système n’a en effet pas été conçu pour durer.

Sa philosophie, c’est celle du chômage technique, comme on l’appelle aussi parfois. Une usine est à l’arrêt, pour un problème technique, une panne par exemple, et ses employés ne peuvent pas travailler. Ils sont pris en charge, quelques jours, par le chômage partiel. Sauf que là, ça dure.

Pour les salariés des bars et des restaurants, peut-être des campings, des hôtels, du secteur du tourisme, le chômage partiel pourrait même durer des mois. Des mois, donc, pendant lesquels ces travailleurs ne vont pas acquérir des droits à la retraite, une période pendant laquelle ils ne vont pas acquérir de nouveaux trimestres…

Des conséquences différentes selon les salariés

Pour la plupart des salariés en CDI, ces conséquences seront nulles ou négligeables. Il suffit en effet d’avoir travaillé 600 heures au smic dans l’année pour acquérir quatre trimestres, soit un salaire de 6090 euros pour l’année 2020. Mais une note du cabinet de conseil Groupe Alpha souligne que pour toute une catégorie de travailleurs, cette question de la retraite pourrait avoir des répercussions fâcheuses.

Si cela dure, en effet, de nombreux salariés pourraient perdre des trimestres. Il s’agit des personnes à temps partiel avec de petits volumes horaires, comme les aides à domicile, et des bas salaires. Pour eux, le seuil de 6090 euros pourrait être difficile à atteindre s’ils restent longtemps au chômage partiel. Ils pourraient donc perdre des trimestres et, pour reprendre l’avertissement de l’Unsa, "cela pourrait jouer sur leur décote en fin de carrière".

Que faudrait-il faire ?

La solution serait que le chômage partiel permette d’accumuler des trimestres. Une question à débattre entre le gouvernement et les partenaires sociaux. Récemment, le gouvernement a déjà revu sa copie en la matière. Il a décidé que les indemnités de chômage partiel qui dépassent la barre des 3840 euros net par mois créeraient automatiquement des droits à la retraite.

Comme par ailleurs la retraite complémentaire attribue des points à partir de 60 heures de chômage partiel par mois, la plupart des salariés n’ont pas à s’en faire. La plupart, mais pas les plus vulnérables, qui travaillent justement dans les secteurs les plus durement touchés par la crise économique et sanitaire.

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