Le brief éco. Confinement : la consommation trinque, nos comptes bancaires gonflent
Les dépôts bancaires se sont élevés à 20 milliards d’euros sur le seul mois de mars alors que d’ordinaire on est plutôt entre cinq et six milliards par mois.
Les dépôts bancaires des ménages et des entreprises ont fortement augmenté au mois de mars. Selon la Banque de France, c’est la conséquence directe des mesures de confinement liées à la pandémie de coronavirus.
Nous avons vu récemment que l’épargne augmente en ce moment, notamment sur le Livret A. Cette fois, il ne s’agit pas d’argent mis volontairement de côté mais d’argent non utilisé et qui reste sur les comptes en banques. Cela s’explique facilement : à part tout ce qui est nourriture ou biens de premières nécessités, nous consommons beaucoup moins depuis la mi-mars et le début du confinement. Les dépenses se sont fortement réduites, à la fois pour celles et ceux qui ont continué à travailler et pour les personnes mises au chômage partiel puisque cette mesure leur a permis de conserver l’essentiel de leurs revenus.
Des dépôts multipliés par quatre
Les dépôts bancaires se sont élevés à 20 milliards d’euros sur le seul mois de mars alors que d’ordinaire on est plutôt entre cinq et six milliards par mois. Ce qui montre l’ampleur du phénomène. Cela s’est accompagné d’une forte chute des crédits. Les emprunts liés à l’habitat engagés bien avant la crise ont continué de courir bien sûr, mais les crédits à la consommation, eux, ont chuté. Les entreprises aussi Le phénomène est identique pour les entreprises : forte hausse des dépôts bancaires sur le mois de mars à 41 milliards d’euros. Mais, contrairement aux ménages, les entreprises ont beaucoup emprunté. Les crédits professionnels se sont élevés à 34 milliards. Cela s’explique par le fait que les sociétés ont sollicité des crédits de précaution dans le cadre des mesures d’urgence mises en place comme le prêt garanti par l’État (le PGE).
Appel d’air bienvenu
On peut imaginer que cet argent puisse servir au moment du déconfinement. Pour les entreprises, non, car ces sommes ont permis de compenser un manque d’activité. En revanche : oui pour les ménages. L’argent non consommé et resté sur les comptes bancaires représente autant de sommes disponibles directement pour commencer à acheter autre chose que de l’alimentaire. Cela, plus l’épargne de précaution qui s’est développée depuis plus d’un mois… l’appel d’air sera bientôt le bienvenu pour faire redémarrer la machine France.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.