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Le billet sciences. Séismes et coronavirus : Mayotte face à une double menace

L'île de Mayotte n'est pas au bout de ses peines. En plus d'être le dernier département français encore en confinement, l'île est régulièrement secouée par des séismes.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un bidonville proche de Mamoudzou (Mayotte). Photo d'illustration. (RICHARD BOUHET / AFP)

La tâche des autorités est loin d’être simple à Mayotte face aux différentes menaces sanitaires et géologiques. Mayotte est le seul département français encore en confinement et la circulation du virus y est encore très active. En plus, l’île connait d’importants tremblements de terre. À cause du virus, les habitants sont encore confinés mais en cas de séismes, si leurs murs ne sont pas solides, ils doivent sortir de chez eux.

A Mayotte, on a passé la barre des 1 000 cas cette semaine et il y a très peu de lits de réanimation : seulement une vingtaine en temps normal pour les 300 000 habitants. Sans parler de l’épidémie de dengue, cette "grippe tropicale" transmise par les moustiques, qui a déjà fait 16 victimes depuis le début de l'année.  

Des essaims de séismes liés à un volcan sous-marin

En plein confinement, Mayotte a encore été secouée par un séisme de niveau 4 sur l'échelle de Richter. Des séismes provoqués par l’éruption d’un volcan sous-marin situé à peine à une cinquantaine de kilomètre de l’île. C’est grâce à une expédition scientifique de plusieurs instituts de recherche français (BRGM, Ifremer, IGP), que l’on a compris, il y a seulement un an, pourquoi Mayotte tremblait si souvent. L’île s’est enfoncée de 15 cm et s’est déplacée légèrement vers l’Est, poussée par ce volcan sous-marin qui remonte des profondeurs. Il mesurait 800 m de haut et 5 km de diamètre lors des dernières mesures. Depuis les chercheurs vont l’observer régulièrement pour gérer les risques pour les habitants, y compris ceux de tsunami.

Une expédition pour sauver six mois de données 

Mais le confinement a aussi frappé les chercheurs. Sans pouvoir aller sur place, ils craignaient de perdre les six mois de données enregistrées par les robots qu’ils ont envoyés au fond de l’eau. Heureusement, avec le concours de la Marine nationale et d’un opérateur privé, ils terminent cette semaine leur expédition au large de Mayotte. Le volcan a-t-il encore poussé ? Deviendra-t-il une île émergée dans les prochaines décennies ou millénaires ? Mais surtout, va-t-il continuer à faire bouger Mayotte ? Leurs analyses sont attendues dans les prochains jours et elles devraient permettre aux scientifiques de repérer des signaux pour mieux prévoir les réveils du volcan et l'intensité des séismes.

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