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Le billet sciences. Eboueurs, employés dans les centres de tri... Les salariés du secteur des déchets en première ligne

La secrétaire d'État à la transition écologique, Brune Poirson a salué vendredi le travail des éboueurs, des trieurs, qui sont restés sur le pont pendant le confinement. Des salariés dont les risques sanitaires étaient déjà bien identifiés par l'Anses.

Article rédigé par Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Les éboueurs de Bordeaux Métropole sont applaudis et choyés  par des habitants de Mérignac (Gironde). Photo d'illustration. (SOLÈNE DE LARQUIER / FRANCE-BLEU GIRONDE / RADIO FRANCE)

Brune Poirson, la secrétaire d'Etat à la Transition écologique, s'est rendue vendredi 15 mai au centre de tri de déchets du groupe Suez à Limeil Brévannes (Val-de-Marne) pour encourager ses salariés. Pour des questions de salubrité, il a fallu maintenir le ramassage des ordures et le tri des déchets pendant le confinement. Citéo, l'éco-organisme, annonce aujourd'hui la reprise d'une capacité de 95% des centre de tri, et 93% pour les collectes d'emballages sur l'ensemble du territoire. Mais ce qui agace le président de la Fédération des entreprises du recyclage (Federec), Jean-Luc Petithuguenin, c'est lorsqu'on lui demande combien de centre de tri sont de nouveaux opérationnels depuis le déconfinement de lundi.

Les centres de tri ont toujours été opérationnels. Au pire de la crise, 30% ont réduit leur activité

Jean-Luc Petithuguenin, président de Federec


Il faut dire qu’il y avait beaucoup moins de déchets à traiter (20% de papier carton en moins 25% pour les plastiques 80% pour ceux du batiment). Certains emballages se sont donc retrouvés incinérés ou en décharge plutôt qu’au recyclage, surtout sur l'agglomération parisienne avec la fermeture des centre du Syctom.

Une prévalence du virus chez les salariés des déchets ?

Il n'y a pas de données épidémiologiques sur les personnes infectées pendant le confinement. Ont-elles attrapé le virus dans leur travail, dans les transports ou dans la famille ? Difficile à dire d'autant que le secret médical ne permet pas de savoir si les salariés des entreprises du secteur, qui sont en arrêt maladie, ont le Covid-19 ou autre chose. La Federec a fait une enquête auprès de ses entreprises membres : 7% d’arrêts maladie au plus fort de la crise pour une partie d'entre elles. Le groupe Paprec avance lui 25 cas sur 10 000 salariés.

Face aux incertitudes scientifiques sur la circulation du virus dans l’air, sa présence sur les plastiques ou les cartons et surtout la contamination dans des lieux clos et mal ventilés, les entreprises ont du mettre en place des gestes barrière. Les moins prévoyantes n'avaient pas toujours de masques pour tous les employés et il a fallu repérer les lieux où appliquer la distanciation physique, comme les vestiaires ou les machines à café. Le respect des gestes barrière c'est aussi ce que vient voir la secrétaire d’État, Brune Poirson vendredi matin à Limeil-Brévannes.

Quand l'Anses alertait sur le secteur des déchets

Dans un rapport sur les risques sanitaires pour les professionnels de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), l’an dernier, estimait que le secteur des déchets avait plus d’accidents du travail que l’ensemble des secteurs économiques : 59 pour 1 000 salariés contre 33 en moyenne. Elle recommandait aussi de pousser les études sur les risques pour leur santé liés aux produits toxiques, aux moississures, ainsi qu’aux bactéries et aux virus. L’Anses s’inquiétait également de la santé mentale des travailleurs, victimes de violences et d’incivilités et du manque de considération de la part des usagers. Une considération pour ne pas dire une reconnaissance que vient enfin leur témoigner la secrétaire d’État, ce matin.
 
 

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