La pandémie de Covid-19 accélère la conversion numérique du monde du travail, selon le Forum économique mondial
"Ce qui était considéré comme 'l'avenir du travail' est déjà arrivé", affirment les auteurs d'un rapport. Selon eux, la récession déclenchée par la crise sanitaire "a provoqué un changement du marché du travail plus rapide que prévu".
D'après cette étude, près de la moitié des salariés vont devoir mettre à niveau leurs compétences. La révolution numérique va nécessiter d'importants efforts de reconversion pour préserver l'emploi, et la pandémie de Covid-19 a accéléré les mutations du monde du travail déjà à l'œuvre, selon un rapport du Forum économique mondial, publié mercredi 21 octobre.
L'étude se penche sur l'avenir de l'emploi, avec ce que les organisateurs du Forum économique mondial, qui se tient habituellement à Davos (Suisse), décrivent comme une "quatrième révolution industrielle".
"Ce qui était considéré comme 'l'avenir du travail' est déjà arrivé", affirment les auteurs de ce rapport dans un communiqué (page en anglais). Selon eux, la récession déclenchée par la crise sanitaire "a provoqué un changement du marché du travail plus rapide que prévu". D'ici 2025, l'automatisation et la nouvelle répartition du travail entre les humains et les machines risquent de perturber quelque 85 millions d'emplois au niveau mondial, touchant en particulier les tâches appelées à évoluer avec les changements technologiques. La saisie de données, la comptabilité ou encore le soutien administratif seraient particulièrement touchés.
Les créations de postes ralentissent
Les nouvelles technologies vont toutefois faire émerger quelque 97 millions de nouveaux postes, entre autres dans des secteurs comme les soins à la personne, les entreprises liées à cette révolution, notamment dans des domaines tels que l'intelligence artificielle ou la création de contenus.
Selon ce rapport, 43% des entreprises interrogées s'attendent à réduire leurs effectifs en raison des nouvelles technologies, 41% prévoient de recourir à davantage de sous-traitants, tandis que 34% prévoient au contraire de recruter du fait de ces évolutions.
Par rapport aux deux précédentes éditions du rapport, les auteurs de l'étude notent cependant que les créations de postes sont en train de ralentir, alors que les destructions d'emplois s'accélèrent. La crise sanitaire a "aggravé les inégalités existantes", a souligné Saadia Zahidi, directrice générale au Forum économique mondial. "A l'avenir, nous verrons que les entreprises les plus compétitives seront celles ayant investi massivement dans leur capital humain, les qualifications et les compétences de leurs employés", a-t-elle affirmé.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.