La pandémie de coronavirus chamboule la plus grande mission scientifique jamais menée dans l'Arctique
Après deux mois de retard et une quarantaine stricte, les chercheurs participants à la mission vont enfin pouvoir se relayer à bord du brise-glace "Polarstern".
Les membres de la plus grande expédition scientifique jamais menée dans l'Arctique s'étaient préparés à tout, même aux attaques d'ours polaires. Mais pas à une pandémie de coronavirus qui menacerait la poursuite de leur mission. Avec deux mois de retard, les scientifiques de cet équipage international, chargé d'étudier les conséquences du changement climatique au pôle Nord pendant plus d'un an, devraient finalement pouvoir se relayer début juin dans l'archipel norvégien du Svalbard.
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Après s'être laissé dériver tout l'hiver dans les glaces du pôle Nord, le brise-glace Polarstern de l'institut allemand Alfred-Wegener de Bremerhaven devrait bientôt débarquer une centaine de chercheurs internationaux. Il prendra alors à son bord une centaine de leurs collègues, dont le chef de la mission Markus Rex. Ce climatologue et physicien, qui a déjà effectué un premier séjour de septembre à janvier à bord du Polarstern, avait élaboré avec son équipe plus d'une dizaine de scénarios en cas d'imprévu durant les 390 jours de l'expédition. "Nous avons dû mettre sur pied un nouveau plan très rapidement", après le début de la pandémie de coronavirus, indique-t-il à l'AFP.
Initialement, la nouvelle équipe, composée d'experts d'une douzaine de pays différents, devait rejoindre le Polarstern début avril, en avion, depuis les Svalbard. La fermeture des frontières ayant cloué les appareils au sol, les responsables de la mission ont finalement décidé d'acheminer les scientifiques, ainsi que des vivres et du carburant, par bateau jusqu'à Spitzberg. Le Polarstern de son côté a interrompu quelques semaines ses recherches pour venir chercher sa nouvelle équipe.
Une quarantaine stricte pour les scientifiques
"La deuxième grosse difficulté à laquelle nous avons été confrontés, c'est de nous assurer que le virus ne se répande pas parmi les membres de l'expédition", poursuit Markus Rex. Pour cela, une quarantaine stricte de plus de 14 jours a été imposée à toute la nouvelle équipe dans deux hôtels de Bremerhaven entièrement loués pour eux. "Les portes [des chambres] ne pouvaient pas s'ouvrir, il n'y a eu aucun contact avec des personnes extérieures (...). Des plateaux repas nous étaient livrés devant la porte", détaille-t-il.
"Tout le monde a subi trois tests" de dépistage du Covid-19, précise encore Markus Rex, soulagé que cette mission à laquelle il a consacré 11 ans de sa vie puisse se poursuivre. L'expédition, baptisée Mosaic et partie en septembre de Norvège, a pour objectif d'étudier à la fois l'atmosphère, l'océan, la mer de glaces et l'écosystème. Elle doit ainsi recueillir des données évaluant l'impact du changement climatique sur la région et le monde entier. La fin de l'expédition reste maintenue pour le 12 octobre.
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