"La maîtresse m'a envoyé un message" : les familles expérimentent l'école à la maison
Parents et élèves éprouvent la fermeture des établissements scolaires, en pleine épidémie de coronavirus. Seuls les enfants des soignants sont accueillis à l'école.
C'est l'un des défis face à l'épidémie de coronavirus Covid-19 : l'organisation de l'enseignement à distance, la fameuse continuité pédagogique à laquelle tient le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer, qui s'est félicité de 200 000 inscriptions supplémentaires en 24 heures sur la plateforme "Ma classe à la maison", du Cned. Un intérêt qui fait craindre au ministère des tentatives de piratage de ces outils pédagogiques numériques.
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Lundi matin, de nombreux parents se plaignaient plutôt sur les réseaux sociaux d'une indisponibilité des différents outils en ligne, visiblement pris d'assaut au point de ne pas tenir le choc face au nombre de connexions.
"Nous sommes prêts." @jmblanquer #ContinuitePedagogique #COVIDー19 #coronavirus pic.twitter.com/m4tyQWqh3d
— DrooBreizh (0,1%) (@DrooBreizh) March 16, 2020
Les enseignants interrogés par franceinfo ont déclaré préférer à la plateforme du Cned leurs propres outils pour faire cours à distance : les plateformes numériques des collèges et des lycées, des envois par mail, des groupes WhatsApp et même des documents papier à venir chercher à l'école.
C'est le cas par exemple dans cette école du 15e arrondissement de Paris, les parents viennent chercher les devoirs pour la semaine, comme Souad : "L'école m'a envoyé un message et appelée aussi, pour me dire qu'ils avaient préparé les devoirs de la semaine."
On a été informés par mail et téléphone pour le programme des devoirs.
Souad, mère d'élèveà franceinfo
Le fils de Souad, Sacha, en CE2, lit son programme : "Un chapitre et une fiche par jour, il faut lire 'Les enfants de la mine' et faire un résumé. En écriture, il faut tenir son journal de bord à raconter cette expérience chaque jour. Faire un petit atelier d'écriture chaque jour."
De l'aveu même du ministre de l'Éducation nationale, au moins 5% des élèves ne disposent pas d'équipement informatique chez eux. Grande inquiétude aussi, évidemment, pour les élèves qui sont déjà en difficulté scolaire et qui risquent vraiment de décrocher pendant cette période.
Un dispositif en cours d'élaboration pour les enfants des soignants
"J'ai laissé à l'école mon fils Louis, qui a 5 ans et demi, en grande section de maternelle. Il a été accueilli par sa maîtresse habituelle", témoigne de son côté Pauline, médecin généraliste. Elle fait partie des familles autorisées à laisser leurs enfants dans les établissements scolaires. Pour l'instant, leur nombre reste inconnu. Les autres familles doivent garder leurs enfants à la maison, pour ralentir la progression du coronavirus Covid-19.
Dans cette école du 15e arrondissement de Paris, seuls deux enfants avaient passé les portes de l'école, lundi. Pauline a dû présenter à l'entrée sa carte professionnelle, pour prouver sa profession médicale. Elle raconte ne pas avoir eu d'autres choix que de laisser ses enfants à l'école : "On a hésité à les amener ou à partir à la campagne, pour qu'ils soient avec les cousins et cousines éventuellement. Mais il y a les grands-parents et on ne prend pas le risque de contaminer les grands-parents, donc on les garde chez nous, à Paris."
Ils voient le nombre d'enfants qu'il y a dans les écoles et ensuite, ils vont peut-être les regrouper. Parce que là, beaucoup d'enseignants se sont déplacés, pour deux enfants seulement.
Pauline, médecin et mère d'élèveà franceinfo
Pauline décrit le début d'organisation à l'école : "Ce qu'on nous a expliqué, c'est qu'il ne faut pas venir rechercher les enfants trop tard. Donc, je pense que mon mari ou une baby-sitter viendra les chercher à 15 heures. Il faut ramener le déjeuner pour l'instant, mais ce n'est pas encore bien organisé, ils ne savent pas trop comment ça va se passer."
Certains enseignants vont rentrer chez eux, car après des tergiversations ce week-end, la règle est claire lundi dans l'Éducation nationale : le principe, c'est désormais le télétravail pour la majorité des professeurs. Seuls les personnels absolument nécessaires et volontaires se rendent dans leur établissement.
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