La crise du coronavirus va aggraver la faim dans le monde, avertit l'ONU
Selon un rapport annuel de l'Organisation des Nations unies, la récession mondiale due au nouveau coronavirus risque de pousser vers la faim entre 83 et 132 millions de personnes supplémentaires.
Près d'un humain sur neuf souffrait de sous-alimentation chronique en 2019, et cette proportion est appelée à s'aggraver en raison de la pandémie de coronavirus, selon un rapport annuel de l'ONU publié lundi 13 juillet.
D'après les dernières estimations, la faim touchait l'an dernier environ 690 millions de personnes, soit 8,9% de la population mondiale, peut-on lire dans un rapport de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). C'est 10 millions de personnes de plus qu'en 2018, et 60 millions de plus qu'en 2014.
"Si la tendance se poursuit, on estime que d'ici à 2030, ce nombre dépassera les 840 millions de personnes. Ça signifie clairement que l'objectif [d'éradiquer la faim d'ici à 2030, établi par l'ONU en 2015] n'est pas en voie d'être atteint", a commenté Thibault Meilland, analyste des politiques au sein de la FAO.
Beaucoup ont "dû réduire la quantité et la qualité" de leur nourriture
A cela s'ajoute le choc sanitaire et économique causé par la pandémie de Covid-19, qui cause des pertes de revenus en cascade, renchérit les aliments, et perturbe les chaînes d'approvisionnement. Selon le rapport, la récession mondiale due au nouveau coronavirus risque de pousser vers la faim entre 83 et 132 millions de personnes supplémentaires. "Ce sont des hypothèses encore relativement prudentes, la situation est en pleine évolution", relève Thibault Meilland.
Au-delà de la sous-nutrition, le rapport souligne que de plus en plus de personnes "ont dû réduire la quantité et la qualité de la nourriture qu'elles consomment". Deux milliards d'entre elles souffrent ainsi d'"insécurité alimentaire". En d'autres termes, elles n'ont pas régulièrement accès à des aliments nutritifs en qualité et en quantité suffisantes.
Plus de personnes encore (3 milliards) n'ont pas les moyens de s'offrir une alimentation considérée comme équilibrée, avec notamment des apports suffisants en fruits et légumes.
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