L'ouverture partielle des bars et restaurants en Île de France, "économiquement, ce n'est pas une bonne affaire"
Didier Chenet, président du Groupement national des indépendants de l’hôtellerie et de la restauration, espère sur franceinfo que l'État continuera à aider les entreprises "avec allègement des charges et maintien du chômage partiel".
L'ouverture partielle des bars et restaurants en Île de France, "économiquement ce n'est pas une bonne affaire", regrette Didier Chenet, président du Groupement national des indépendants de l’hôtellerie et de la restauration. Le 2 juin, les établissements pourront rouvrir dans toute la France, mais dans les départements en "orange" sur la carte sanitaire, seules les terrasses seront autorisées. Interrogé par franceinfo, Didier Chenet espère que cette ouverture partielle sera accompagnée par l'État "avec allègement des charges et maintien du chômage partiel."
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franceinfo : Cette ouverture uniquement pour les terrasses en Île-de-France, c'est un moindre mal ou bien une catastrophe ?
Didier Chenet : C'est un moindre mal, nous avons proposé au gouvernement l'ouverture de ces terrasses. C'est pour répondre aux attentes des professionnels et des Parisiens. Pourquoi peut-on s'installer sur les berges aux abords des canaux, alors que nos restaurants et nos bars restent rideaux fermés ? C'était un petit peu incohérent. Il s'agit de redonner de la vie à Paris.
Économiquement ça sera difficile, tout de même ?
Économiquement ce n'est pas une bonne affaire. Même avec le protocole sanitaire que nous avons proposé, approuvé par le gouvernement, nos établissements auront beaucoup de mal à rentabiliser leurs affaires. Il faudra bien qu'après la phase de fermeture et la phase de réouverture, il y ait une phase d'accompagnement de nos entreprises par des aides de l'État comme cela se passe aujourd'hui, avec allègement des charges et maintien du chômage partiel.
Beaucoup de personnels ne pourront pas reprendre le travail ?
Bien sûr, nous sommes un métier de main d'œuvre. C'est ce qui fait tout le charme de notre métier, mais il faut savoir que 40% de notre chiffre d'affaires part dans les charges, qui sont les frais de personnel. Donc on ne peut pas, si nous avons un chiffre d'affaires divisé par deux et c'est vraisemblablement ce qui va se passer, parce que dans le protocole il est prévu l'espacement des tables d'un mètre et un certain nombre de procédures, on ne pourra pas réaliser les mêmes chiffres d'affaires. Et avec moitié moins de chiffre d'affaires, on ne pourra pas réemployer tout le personnel, en tout cas pendant la période des gestes barrière.
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