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L'annulation du salon du Bourget 2021 aura "des conséquences assez dramatiques pour des millions de salariés", alerte Gérard Feldzer

La filière aéronautique "est déjà malade", souligne l'ancien pilote, chroniqueur de franceinfo. "On est à 15 ou 20% du trafic aérien par rapport à la normale."

Article rédigé par franceinfo
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Le parc des expositions du Bourget lors du salon aéronautique et de l'espace, en juin 2019. (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

La 54 édition du salon aéronautique et de l'espace du Bourget, qui devait se tenir du 21 au 27 juin 2021, est reportée en 2023 en raison de l'épidémie de Covid-19, a annoncé l'organisateur lundi 7 décembre. L'annulation de l'édition 2021 aura "des conséquences assez dramatiques pour les millions de salariés qui en dépendent", prédit sur franceinfo Gérard Feldzer, chroniqueur à franceinfo, ancien commandant de bord et président d’Aviation sans frontière. 

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La filière aéronautique "est déjà malade", souligne Gérard Feldzer. "On est à 15 ou 20% du trafic aérien par rapport à la normale." Il pointe aussi les conséquences internationales et les "conséquences externes", car le salon est aussi le lieu où "on prend des contacts, on fait des annonces". Le Gifas, le Groupement des industries de l'aviation et de l'espace, qui est l'organisateur du salon, aura "un manque à gagner de 50 à 70 milliards d'euros", précise Gérard Feldzer. En 2023, il faudra "rebondir, probablement sous d'autres formes".

Pas de retour à un trafic normal "avant au mieux fin 2021"

Après cette crise sanitaire "qui devient une crise économique, une crise sociale, il va falloir se transformer", estime l'ancien commandant de bord. "Peut-être qu'en 2023, on verra arriver des avions électriques. On arrivera peut-être à une aviation plus vertueuse." Gérard Feldzer souligne que l'industrie aéronautique "est très attaquée alors qu'elle émet à peu près 3% des émissions de CO2". Mais il juge qu'elle "doit montrer une image d'avant-gardiste et que l'aviation peut être beaucoup plus propre". Parmi les projets en cours, "on pense qu'il y aura un moyen-courrier totalement silencieux, électrique, sans rejets en 2030, 2035", estime l'ancien commandant. "2023, ce sera l'occasion de l'annoncer".

Plus généralement, Gérard Feldzer pense qu'on ne pourra pas "retrouver le trafic de 2019 avant au mieux fin 2021, ou 2022, voire pour certains 2023."

On a mis les avions sous cocon, c'est à dire qu'on les entretient, on les fait tourner. La remise en route, c'est très long et très cher. Ça prend du temps.

Gérard Feldzer

à franceinfo

À l'avenir, l'ancien pilote estime qu' il faudra aussi "avoir peut être des synergies" entre les modes de déplacements longue distance. "Il y aura peut-être enfin, non pas une concurrence entre l'avion et le ferroviaire, mais une complémentarité", espère Gérard Feldzer.

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