L'ancien sénateur Henri Weber, figure de Mai 68 et du PS, est mort du coronavirus
Cet universitaire était devenu l'un des visages de la contestation mais aussi l'un de ses théoriciens.
C'était l'une des figures tutélaires de Mai 68. Le socialiste Henri Weber, ancien sénateur et député européen, est mort du nouveau coronavirus, dimanche 26 avril, à Avignon (Vaucluse), à l'âge de 75 ans, a annoncé sa famille. "Henri Weber était une de ces mémoires fertiles de la gauche, il en connaissait l'histoire, jusque dans ses moindres détails, a salué Olivier Faure, le premier secrétaire du PS. Mais il ne rêvait pas d'un âge d'or à retrouver, il était dans la recherche permanente de nouvelles solutions." L'ex-candidat PS à la présidentielle Benoît Hamon lui a aussi rendu hommage.
Je t'entends encore décrypter et argumenter inlassablement à Solférino. Je te vois face à moi rigolant devant une bavette et un verre de rouge à Strasbourg. Du trotskisme au socialisme, tu fus toujours un métronome ou une plume respectés. Henri, tu n'es plus et je suis si triste. pic.twitter.com/KhlxEsxwnJ
— Benoît Hamon (@benoithamon) April 27, 2020
Fils de juifs polonais né en juin 1944 à Leninabad en URSS, cet universitaire, docteur et enseignant en philosophie politique, a été l'un des cofondateurs de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) en 1969, après avoir été membre des Jeunesses communistes et avoir créé, aux côtés d'Alain Krivine, les Jeunesses communistes révolutionnaires en 1965.
Un européen convaincu
Membre du bureau politique de la LCR, Henri Weber a rejoint le Parti socialiste au mitan des années 1980. Il avait décroché en 1988 son premier mandat d'adjoint au maire à Saint-Denis puis été élu conseiller municipal de Dieppe (Seine-Maritime) de 1995 à 2001 et comme sénateur de la Seine-Maritime de 1995 à 2004. Cet européen convaincu a également effectué deux mandats au Parlement de Strasbourg, de 2004 à 2014.
Figure de la contestation en Mai 68 puis théoricien du mouvement, Henri Weber avait publié plusieurs livres sur les événements. "68 a été une grande poussée démocratique et libérale – au sens politique et culturel du terme : on s'en prend à toutes les discriminations, confiait-il à l'AFP en 2018. C'est aussi une grande poussée hédoniste, contre le puritanisme et la morale rigoriste."
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