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"J'essaye de ne pas me toucher la bouche avant de remonter dans le camion" : les éboueurs expriment leur crainte face au coronavirus

Durant le confinement, la production de déchets se poursuit, et la collecte des ordures aussi. Sans moyens de protection spécifiques, les éboueurs de Haute-Marne expriment leurs craintes. 

Article rédigé par Rémi Brancato
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Un éboueur collecte les déchets ménagers en Haute-Marne.  (RÉMI BRANCATO / RADIO FRANCE)

Confinement ou non, les poubelles des Français se remplissent tous les jours. À l'image d'autres services publics, la collecte des déchets se poursuit malgré l'épidémie de coronavirus, avec les risques que cela comporte pour les agents qui l'assurent. 

Des agents inquiets, comme ceux rencontrés en Haute-Marne. Pendant six heures chaque jour, ils sillonent les villages du département, comme la petite commune de Chantraines. Allan tente de veiller davantage que d’habitude au contenu des bacs. "Il y a beaucoup de monde qui met tout dans les poubelles en vrac sans sac. C'est un problème, car quand ça compacte avec la pelle, ça ressort, ça projette à l'extérieur et nous on est derrière. Avec le coronavirus, je fais plus attention. J'essaye de ne pas me toucher la bouche avant de remonter dans le camion pour me laver les mains."

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Un équipement inchangé, des équipes inquiètes

Il y a bien du gel hydroalcoolique dans la cabine du camion, mais pour Lionel, un collègue d'Allan, l’équipement de protection est toujours très léger. "Les gants, c'est tout ! Mais bon, comme actuellement les soignants ont déjà une pénurie de masques, c'est difficile pour nous aussi d'en avoir."

De retour a l’entrepôt Didier Consigny, le responsable, explique avoir enregistré en début de semaine l’arrêt de travail d’un agent inquiet. "C'est quelqu'un qui a eu un problème au cœur, et c'est ça qui lui a fait peur, parce que les gens mettent les poubelles au bord de la route, mais ils viennent quand même les voir. Mais on est là pour faire un service public, on n'a pas le choix." Et les usagers semblent en avoir bien conscience, ces derniers jours certains ont applaudi au passage des éboueurs.

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