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"J'ai certains collègues qui risquent de péter les plombs" : les entreprises chargées de collecter les déchets hospitaliers sous tension

Même si ces entreprises sont mieux organisées que lors de la première vague, elles font face à un surplus d'activité à cause de l'épidémie de Covid-19. 

Article rédigé par Etienne Monin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Ces prélèvements seront incinérés après leur analyse.  (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Blouses, gants, seringues ou encore prélèvements. Les entreprises chargées de collecter les déchets hospitaliers ont du mal à tenir la cadence imposée par l'épidémie de Covid-19. Même s'ils sont mieux organisés que lors de la première vague, où le volume de déchets avait augmenté de 60% en Île-de-France et dans le Grand Est, les collecteurs craignent d'être débordés. 

Un sentiment d'abandon 

Ceux qui ont collecté les déchets hospitaliers pendant le premier confinement ont le sentiment d'avoir été lâchés sans aucune reconnaissance. Proserve, le leader sur le marché Français, dispose de 40 camions en Île-de-France. Au début du premier confinement, les collecteurs n’avaient pas de masques et ils intervenaient dans des hôpitaux et des centres d’incinération débordés, alors qu’ils étaient eux-mêmes en sous-effectif.

"Ils ont fait le travail", affirme Josy Louizet, syndicaliste FO, mais ça ne tiendra pas deux fois selon lui. "Avec les mêmes conditions de travail, j'ai certains collègues qui risquent de péter les plombs. Pendant le chargement ou le déchargement des camions, on est à 10 ou 15 centimètres des containers qui ne sont pas hermétiques."

Dans les hôpitaux où on va, il y a des locaux où il n'y a pas de renouvellement d'air, on ouvre la porte et on s'en prend plein la gueule. C'est très inquiétant. 

Josy Louizet

à franceinfo

Pour l'instant, l’intensité des collectes n’est pas la même qu'au premier confinement. Proserve estime que l’activité aujourd’hui représente 60% de ce qui se faisait lors de la première vague. La réglementation a aussi été assouplie sur les délais et les capacités d’adaptation ont été simplifiées dit le directeur général, Youssef Ernez. "Nous sommes aujourd'hui en train de recruter de nouveaux chauffeurs. Nous faisons appel aussi à des sociétés d'intérim. Aujourd'hui il y a une dérogation permise par l'État, ça nous permet de faire des formations accélérées et donc d'avoir des ressources humaines plus rapidement."

S’il n’y a pas l’effet panique de la première vague, l’activité a quand même sensiblement augmenté. Elle est estimé à plus de 20% par rapport à une période sans Covid. 

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