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Infographies Covid-19 : ces courbes que l'Europe doit inverser pour endiguer la deuxième vague

Article rédigé par Brice Le Borgne, Mathieu Lehot-Couette
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Graphique de l'évolution du nombre de cas par pays (FRANCEINFO)

Une deuxième vague épidémique, préoccupante mais hétérogène, touche l'Europe depuis le mois de septembre. En réaction, de plus en plus de pays prennent des mesures de restriction.

Endiguer la deuxième vague. C'est désormais l'objectif de bon nombre de pays européens, où les courbes du nombre de cas positifs au Covid-19 se remettent  à grimper en flèche. Et le macabre décompte des décès quotidiens recommence déjà dans plusieurs pays, dont la France. Les pays européens sont contraints de prendre des mesures de restriction. Le scénario du printemps dernier semble se répéter et l'enjeu est, à nouveau, de retourner les courbes.

Carte des cas de Covid-19 en Europe, au 20 octobre 2020 (FRANCEINFO)

Un effet des mesures qui n'est pas immédiat

Pour suivre les dynamiques entre les pays, franceinfo a comparé l'évolution du nombre de cas positifs au Sars-CoV-2 à partir du jour où le seuil de 100 cas pour 1 million d'habitants est dépassé. Le virus observe ainsi une poussée dans la plupart des Etats européens. Dans certains pays, comme la République tchèque, la Belgique ou les Pays-Bas, les courbes grimpent à un rythme effréné : le nombre de contaminations y double en moins de deux semaines. La croissance la plus fulgurante s'observe en Suisse, où le nombre de cas double toutes les semaines. En France, le nombre de nouveaux cas rapporté à la population est l'un des plus importants du continent et il continue de croître à vitesse grand V. L'Espagne, elle, semblait être parvenue à contenir les nouvelles contaminations mais les derniers chiffres témoignent d'une nouvelle accélération de la circulation du virus.

Comparaison du rythme de progression du Covid-19 en Europe, au 20 octobre 2020 (FRANNCEINFO)

Partout, l'enjeu est désormais le même : ralentir l'épidémie. Pour y parvenir, les Etats européens multiplient les mesures de distanciation sociale. Après la France, la Belgique a décrété un couvre-feu de minuit à 5 heures du matin. La Slovénie lui a emboîté le pas mardi. Le pays de Galles a annoncé à partir du vendredi 23 octobre l'instauration d'un confinement de deux semaines. Idem en Irlande. En Suisse, le port du masque est désormais obligatoire dans les lieux publics fermés. L'Autriche limite de son côté les rassemblements à un maximum de six personnes. Et l'Italie a annoncé une nouvelle série de restrictions pour les bars et les restaurants. Comme lors de la première vague, les effets des mesures de distanciation sociale ne se ressentiront, au mieux, qu'après plusieurs semaines. Les "mesures de gestion du virus prennent deux, trois semaines pour porter leurs fruits, et ensuite il faut les maintenir le temps que non seulement on inverse la courbe, mais qu'elle soit à un niveau suffisamment bas", estime le ministre de la Santé Olivier Véran.

La quasi totalité des pays européens dans le rouge

Ainsi, le virus ne semble toujours pas reculer en République tchèque, malgré des restrictions drastiques prises il y a une semaine, dont la fermeture des bars et des restaurants ainsi que des écoles et des universités. Avec 521,5 contaminations pour 100 000 habitants ces quatorze derniers jours, le pays est désormais le pays d'Europe le plus exposé au Covid-19. Face à cette flambée des contaminations, le gouvernement vient de demander à l'armée de construire un hôpital de campagne de 500 lits à l'extérieur de Prague, la capitale.

Nombre d'hospitalisations en République tchèque et en Europe (FRANCEINFO)

Dans cette Europe en crise, un pays se détache également des autres : l'Espagne, dont la courbe a explosé plusieurs semaines avant ses voisins, semble avoir réussi à contenir la situation. Au moins temporairement. Le nombre de nouveaux cas ainsi que le nombre de décès ne croît plus comme il y a quelques semaines. Faut-il y voir un effet des mesures contraignantes décidées début octobre ? Le 2 octobre, le gouvernement a en effet imposé un bouclage partiel de Madrid et de huit communes voisines. Depuis, les 4,5 millions d'habitants concernés ne peuvent sortir que pour aller travailler ou se rendre chez le médecin. Ce confinement partiel, imposé au terme de tractations mouvementées entre les autorités régionales et le gouvernement, s'applique aux communes où le taux d'incidence dépasse la barre très élevée des 500 cas pour 100 000 habitants. Depuis, les mesures de restriction ne cessent de s'étendre. Malgré tout, l'Espagne ne parvient pas à faire baisser le nombre de contaminés par jour. Le gouvernement a annoncé qu'il planchait sur de nouvelles mesures appliquées partout dans le pays pour les prochaines semaines.

Courbe des décès en Espagne et en Europe (FRANCEINFO)

En attendant, les pays recommencent à compter leurs morts. La France a dénombré 652 nouveaux décès liés au Covid-19 la semaine dernière, le Royaume-Uni 771 sur la même période et l'Espagne 571. "Si rien n'est fait, la mortalité quotidienne pourrait atteindre des niveaux 4 à 5 fois supérieurs à ceux que nous avons enregistrés en avril", a prévenu l'Organisation mondiale de la santé jeudi dernier. Le nombre de nouvelles victimes croit de plus en plus vite dans de nombreux Etats, dont la République tchèque, la Hongrie, la Belgique, la Pologne, le Royaume-Uni et la France.

Évolution du nombre de nouveaux décès Covid par pays, en Europe, au 20 octobre 2020 (FRANCEINFO)

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