"Il faut qu'on fasse de cette crise un levier pour accélérer la transition écologique" : Bruno Le Maire annonce des plans de soutien pour l'automobile et l'aéronautique
Le ministre annonce que l'économie "redémarre" avec le déconfinement et dit vouloir maintenir le "chômage partiel à 100%" pour les secteurs contraints à rester en berne, comme la restauration.
"L'économie se réveille doucement, comme une belle endormie", déclare lundi 18 mai sur franceinfo Bruno Le Maire, ministre de l'Économie et des Finances. Il souhaite que ce redémarrage de l'économie "s'accélère pour que nous puissions recréer de la richesse, recréer de la prospérité pour les Français et surtout recréer du travail".
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Des plans de soutien pour l'automobile et l'aéronautique
"J'annoncerai un plan de soutien au secteur automobile sous 15 jours, et le plus vite sera le mieux", déclare Bruno Le Maire. Ce plan de soutien devra permettre de "relancer la consommation, soutenir la transformation vers un modèle plus durable, avec le soutien en particulier aux véhicules qui émettent le moins de CO2, aux véhicules électriques", a-t-il expliqué. En d'autres termes, Bruno Le Maire promet un "soutien à l'achat de véhicules propres" : "Il faut qu'on fasse de cette crise un levier pour accélérer la transition écologique et pour encourager les Français à acheter les véhicules qui sont encore aujourd'hui trop chers pour eux", précise-t-il.
Bruno Le Maire veut également soutenir un autre secteur en difficulté : "Avant le 1er juillet, nous annoncerons un plan sectoriel de soutien au secteur aéronautique et à la centaine de milliers d’emplois qui vont derrière", notamment "dans la région de Toulouse", assure le ministre de l'Économie et des Finances.
Les secteurs qui redémarrent
Dans le bâtiment, "début mai, 45% des chantiers étaient à l'arrêt, au moment où je vous parle, il n'y a plus que 28% des chantiers qui sont à l'arrêt (...) Donc ça redémarre", se félicite-t-il. Le ministre de l'Économie et des Finances a également cité l'exemple des travaux publics, indiquant que "80% des chantiers étaient à l'arrêt [pendant le confinement], aujourd'hui, il y en a plus que 17%".
Bruno Le Maire assure par ailleurs que "le redémarrage se poursuit également dans l'industrie et sur le commerce de détail", sans donner de chiffres.
Le chômage partiel pour les entreprises "qui ne peuvent pas redémarrer"
"Je veux pouvoir continuer à verser le chômage partiel à 100% pour des restaurants qui n'ont absolument aucune recette et aucun chiffre d'affaires", déclare Bruno Le Maire. "Ça suppose d'avoir un partage qui soit le plus juste possible. Les entreprises qui peuvent redémarrer, redémarrent, et il est normal que le chômage partiel ne soit plus pris en charge à 100% par l'État. Celles qui ne peuvent pas redémarrer verront le chômage partiel maintenu à 100%", assure Bruno Le Maire.
"Si la reprise de l'économie se poursuit, nous devrions observer une décrue du chômage partiel dans les semaines qui viennent", annonce le ministre qui exhorte à nouveau les "entreprises à reprendre l’activité et éviter de se reposer uniquement sur le chômage partiel".
La situation normale n'est pas une situation dans laquelle l'État paye tous les salaires, nous devons revenir à la normale d'ici le début du mois de juin.
Bruno Le Maire, ministre de l'Économie et des Financesà franceinfo
Bruno Le Maire estime que le chômage partiel, jusque-là soutenu par l’État, "est une situation d’urgence : Nous avons pris la bonne décision avec le président de la République et le Premier ministre en sauvant les compétences et en sauvant les qualifications des salariés, mais maintenir 100% de prise en charge du chômage partiel pour les entreprises par l'État, ça n'est pas une situation souhaitable sur le long terme". Ainsi il encourage "le maintien du télétravail, le développement du télétravail qui est une façon de conjuguer retour à l'activité et lutte contre la propagation du virus", ajoute le ministre de l'Économie.
Bruno Le Maire souhaite également "dans le plan de relance, qu'il y ait un plan de soutien à l'emploi, et aux emplois les moins qualifiés". Il assure vouloir travailler sur la question de l’apprentissage : "On va se heurter à des hôtels, des restaurants et bars, des cafés, des commerces qui ne vont pas pouvoir prendre d'apprentis, donc il faut que nous trouvions des solutions", indique le ministre. "Une nation a le devoir moral d'offrir des perspectives, d'offrir un destin à chacun de ces jeunes et c’est sur eux qu'il faut vraiment mettre le paquet", ajoute-t-il.
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