En France, 103 000 lits d'hôpitaux ont été supprimés entre 1993 et 2018. Un chiffre vertigineux qui s'explique en partie par la réduction de la durée moyenne de séjour, divisée par trois en 40 ans. "L'autre raison est qu'on a un développement de l'activité ambulatoire", explique Jean-Paul Dumond, professeur à l'Université Paris-Est et spécialiste des services de santé. Cela correspond aux séjours à l'hôpital qui ne durent que quelques heures. Si le but de la suppression de lits est de s'adapter à ces hospitalisations plus courtes, il s'agit surtout de faire des économies. Résultat : de nombreux médecins se plaignent d'un manque. Un taux idéal d'occupation des lits de 95 %Selon le ministère de la Santé, le taux idéal d'occupation des lits est de 95 % en médecine et en chirurgie. Un chiffre très élevé, qui laisse trop peu de marge de manœuvre dans la gestion des imprévus, d'après de nombreux soignants. Jusqu'à présent, les hôpitaux ont réussi à libérer un nombre de lits suffisants pour soigner les malades graves du coronavirus. Mais, avec la deuxième vague, peut-être plus forte que la première, les professionnels de santé craignent que le système hospitalier finisse par être saturé.