Hôpital : quand les soignants désertent la profession
Epuisés par une année de lutte contre le Covid-19 ou désabusés par la dégradation de leurs conditions de travail, de nombreux soignants quittent la profession. Pour pallier à cet exode, le gouvernement a annoncé un budget de 740 millions d'euros.
Alissia Lohéac est une ancienne aide-soignante. Elle était en renfort à Paris lors de la première et deuxième vague de Covid-19. Après douze ans de métier, elle a décidé d'arrêter. "Quand j'ai commencé aide-soignante, j'ai vraiment choisi à être en réanimation. J'avais, en tant qu'aide-soignante, trois patients à charge. Quand j'étais en renfort sur cette deuxième vague, je me suis retrouvée à avoir six patients en réanimation, explique cette dernière.
Les années passent, et Alissia Lohéac constate que ces conditions de travail se dégradent, elle doit subir une charge de travail plus importante avec moins de moyens. "Je me suis déjà vu rentrer chez moi et ne pas réussir à me regarder dans une glace parce que je n'ai pas été gentille avec des patients ou parce que je n'ai pas eu le temps de communiquer avec eux, parce que j'ai laissé trainer des sonnettes pendant des heures, parce que je n'avais pas le temps de répondre", explique la jeune femme.
"Les Français sont fondamentalement attachés à l'hôpital"
Selon une consultation réalisée auprès des soignants, 40% d'entre eux ont rapidement changement de métier. Pendant la deuxième vague, la Fédération hospitalière de France a enquêté auprès de 300 établissements. "Les Français sont fondamentalement attachés à l'hôpital, les professionnels de santé qui exercent à l'hôpital y sont aussi profondément attachés. Probablement qu'il va y avoir de l'usure, probablement qu'il va y avoir des reconversions", explique Zaynab Riet, déléguée générale Fédération hospitalière de France. Le gouvernement a annoncé un budget de 740 millions d'euros par an pour freiner un exode des soignants. L'an dernier, il y a eu plus de 12 000 départs, tous motifs confondus.
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