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Gestion du Covid-19 : le placement d'Edouard Philippe sous statut de témoin assisté est "un précédent inquiétant" pour le député Benjamin Haddad

Le porte-parole du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale alerte sur une "judiciarisation de l'action publique" qui constitue une "épée de Damoclès au-dessus des dirigeants politiques".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le député de Paris Benjamin Haddad à l'Assemblée nationale, le 3 octobre 2022.  (VINCENT ISORE / MAXPPP)

"On assiste à une forme de judiciarisation de l'action publique, qui représente un précédent inquiétant", selon Benjamin Haddad, porte-parole du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale et député de Paris. Il réagissait sur franceinfo samedi 22 octobre au placement d'Edouard Philippe - ancien Premier ministre - sous le statut de "témoin assisté" par la Cour de justice de la République dans l’enquête sur les responsabilités de l’exécutif dans la gestion du Covid-19.

>> Gestion du Covid-19 : "On ne comprend pas" pourquoi Edouard Philippe n’est "pas mis en examen", réagit l'avocat d'une association de victimes

Pour le député, le fait que ce dossier se retrouve devant la justice n'est pas justifié : "Il peut y avoir des erreurs qui méritent d'être débattues sur le plan politique – je rappelle que l'action publique se fait aussi dans un cadre légal – mais considérer qu'il faut avoir une réponse judiciaire ici, je crois que ça représente un précédent sur lequel on peut s'interroger."

Une "épée de Damoclès" au-dessus des dirigeants

Benjamin Haddad craint que ce soit "une forme d'épée de Damoclès au-dessus des dirigeants politiques quand ils prennent des décisions" qui "risque de paralyser l'action publique plus qu'autre chose à l'avenir." "On ne parle pas ici d'intérêts privés ou de corruption, on parle d'une action publique", ajoute-t-il avant de poursuivre : "On peut tout interroger, mais je pense que d'aller devant une Cour de justice et d'en tirer une réponse judiciaire plutôt qu'une réponse politique ou administrative, pose question."

Concernant la mise en examen d'Agnès Buzyn, ancienne ministre de la Santé au début de l'épidémie de Covid-19, dans ce dossier, Benjamin Haddad questionne : "Je ne connais pas le détail des décisions de l'enquête de la justice, mais je pose la même question : est-ce que c'est le rôle de la justice de venir s'interroger sur ce qui relève d'une action publique faite dans un contexte d'incertitudes, d'opacité, d'informations contradictoires ?"

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