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Fin de la quarantaine à Carry-le-Rouet : "Le rapatriement, ça a été le parcours du combattant", se souvient l'un des 181 premiers Français rapatriés

Maurice Caressa fait partie des 181 premiers français rapatriés de Chine en raison de l'épidémie de coronavirus Covid-19 qui sévit dans le pays. Il raconte à franceinfo son périple depuis Wuhan.

Article rédigé par franceinfo
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Des Français quittent un hôtel à Carry-le-Rouet (Bouches-du-Rhône) où ils ont passé 14 jours en quarantaine, le 14 février 2020 (photo d'illustration). (HECTOR RETAMAL / AFP)

"Le rapatriement, ça a été le parcours du combattant", témoigne vendredi 14 février sur franceinfo Maurice Caressa, l'un des Français rapatrié il y a quinze jours en France depuis Wuhan, en Chine, l'épicentre de l'épidémie de coronavirus Covid-19 (anciennement appelé 2019-nCoV). Vendredi matin, les 181 premiers rapatriés français ont quitté l'hôtel situé à Carry-le-Rouet, où ils ont passé 14 jours en quarantaine.

Deux heures pour quitter la ville

"Je me suis retrouvé seul au monde et isolé de tout, explique Maurice Caressa. C'est pendant le vol qu'on a appris la fermeture de l'aéroport, et la mise en isolement de la ville. À Wuhan, il n'y avait personne à l'intérieur ni à l'extérieur." Le Français rapatrié explique que "la difficulté", était "d'accéder à la ville". "Ensuite, j'ai dû faire quatre hôtels fermés. J'ai trouvé en fin d'après-midi un hôtel qui voulait bien me prendre, difficilement, mais qui m'a pris. Je me suis dit 'il faut que je parte absolument'", raconte celui qui venait rendre visite à une amie pendant ses vacances.

C'est la parano de tomber malade. Une légère montée de température et vous êtes embarqués et vous passez un temps infini dans un hôpital, avec des vrais malades

Maurice Caressa, rapatrié Français

à franceinfo

"J'ai organisé en 48 heures une location de voiture et un départ sur Changsha, à 300 kilomètres de là, poursuit Maurice CaressaJe pars en expédition façon exfiltration. Le GPS ne fonctionne pas, la ville fait 12 millions d'habitants, les panneaux sont en chinois. J'ai dû mettre deux heures pour la quitter. Je me suis fait arrêter par la police sur la bretelle d'autoroute". À cet endroit, il reste "douze heures à essayer de négocier mon passage, sans aucun résultat. Et là c'est le 'flip' de retourner sur Wuhan".

"J'étais tellement content de pouvoir partir !"

"Le rapatriement, ça a été le parcours du combattant. On est arrivés à 15h au consulat, et on a décollé à 7h du matin. Ce n'est pas un bon souvenir. Au départ, le consulat nous a dit qu'on allait devoir passer 15 jours à l'hôpital en Chine. Là, le moral en a pris un coup, j'étais tellement content de pouvoir partir ! Ils m'ont dit que le gouvernement français n'était pas d'accord, et on a appris le lendemain la bonne nouvelle, que la quarantaine se ferait en France", détaille ce père de famille.

Au sein du centre de quarantaine, à Carry-le-Rouet, "tout le monde était tenu d'avoir un masque, de se laver les mains à l'alcool, avec des visites médicales journalières, des relevés de température matin, midi et soir. C'était drastique au niveau des soins", explique Maurice Caressa.

Maurice Caressa a pu partir vendredi au bout de 14 jours d'isolement. "Je n'ai pas dormi de la nuit ! À 3h, je faisais déjà les 400 pas, avec la valise prête à décoller. Je ne me rends pas compte, je suis sur un petit nuage. En rentrant, je vais retrouver mes enfants, mes proches", se réjouit-il.

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