Cet article date de plus d'un an.

Fin de l'alerte maximale sur le Covid-19 : "L'homme a retenu un certain nombre de leçons", espère un infectiologue

Malgré la levée de l'alerte maximale sur le Covid-19, l'infectiologue Denis Malvy invite à ne pas lever la vigilance envers la maladie
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
L'infectiologue Denis Malvy avec le Premier ministre Edouard Philippe en mars 2020 (MEHDI FEDOUACH / POOL VIA AFP)

Alors que l'OMS a décidé ce vendredi de lever le niveau maximal de l'alerte sur le Covid-19, l'infectiologue Denis Malvy s'inquiète de la "tentation" de mal interpréter cette nouvelle. "Nous sommes sortis de la phase pandémique" mais "le SARS-CoV-2 continue de circuler", explique-t-il. "Je gage que trois ans et demi d'expérience pandémique auront permis à l'homme de retenir un certain nombre de leçons. Lorsqu'on est malade, on porte un masque. Lorsqu'on est fragile, on se vaccine." 


franceinfo : Cette annonce de l'OMS est-elle une surprise ? 

Denis Malvy : C'est une bonne nouvelle. Une surprise peut-être pas. Nous sommes sortis de ce qu'on appelle la phase pandémique pour entrer dans ce qui devrait devenir un rythme saisonnier. Les fameux variants qui caractérisaient les reprises épidémiques vont cesser d'apparaître de manière significative. Les futurs virus se réexprimeront au moment de l'entrée dans l'hiver. Ça ne veut pas dire que le SARS-CoV-2 cesse de circuler. Il continue mais pas de manière suffisante pour provoquer des reprises épidémiques. Les personnes fragiles sont toujours appelées à se protéger et, ceux qui les entourent, à les protéger. 

Ça ne veut pas dire que le SARS-CoV-2 cesse de circuler

Denis Malvy

à franceinfo

Cette levée de l'alerte maximale sur le Covid-19 peut-elle être mal interprétée ? 

C'est une tentation qui ne date pas d'aujourd'hui. Cette pandémie aura été une épreuve pour la vie sociale de nos communautés, mais je gage que trois ans et demi d'expérience pandémique auront appris à l'homme et à ses sociétés à s'approprier le risque pandémique et à retenir un certain nombre de leçons qui sont celles qui devraient nous accompagner pour ne pas tout oublier. Lorsqu'on est malade, avec des symptômes respiratoires, lorsqu'on tousse, on porte un masque pour protéger son entourage. Lorsqu'on est fragile, on se vaccine. D'autant plus qu'on escompte que la vaccination adaptée au dernier variant de la Covid-19 pourra être coïncidante avec celle de la grippe saisonnière, l'une et l'autre étant devenues saisonnières.

C'est grâce à la vaccination qu'on en arrive à cette décision de l'OMS ?

C'est grâce à l'éventail des mesures de la réponse à la crise pandémique, qui comportait les mesures barrières, notamment le port du masque lorsqu'on ne peut pas se tenir à distance des personnes. Ce port du masque reste toujours un moyen qui nous est dorénavant accessible. On n'en manque pas. Les autres moyens étaient l'accès au dépistage et au diagnostic virologique qui sont mobilisables. Le troisième, c'est la vaccination qui est un outil très fort parmi d'autres, qui a changé beaucoup de choses mais qui ne doit pas être isolé.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.