Face au Covid-19, les écoles sont sous pression : la situation est-elle tenable ?
Fermetures de classes et multiplication de contaminations au Covid-19 dans les écoles inquiètent parents et professeurs. Selon nos informations, plus de 4 000 cas positifs, élèves et personnels, sont remontés au ministère pour la seule journée de lundi.
La situation sanitaire est-elle encore tenable dans les établissements scolaires ? La question se pose de plus en plus car les cas de contaminés au coronavirus Covid-19 se multiplient aussi dans les écoles, tout comme les fermetures de classes.
Les chiffres varient, et ne sont pas toujours rendus publics, mais on constate une nette hausse des contaminations ces derniers jours. Selon les informations de franceinfo, plus de 4 000 cas positifs, élèves et personnels, sont remontés au ministère pour la seule journée de lundi. Ils n'étaient que 3 300 jeudi dernier. Si on considère une semaine entière, cela représente 15 000 élèves positifs la semaine dernière, contre 9 000 la semaine d'avant.
Ces chiffres sont en plus probablement sous estimés, car ils reposent sur les déclarations des familles. Au ministère de l'Éducation nationale, on explique que les chiffres montent car davantage de tests sont réalisés.
Pourtant, par endroit, la vague épidémique est bien là, à un point tel que des établissements fonctionnent au ralenti. "Depuis mercredi de la semaine dernière, on sent vraiment une flambée, explique ainsi Ludivine Debacq, du syndicat FSU dans l'académie de Lille. J'ai été amenée à accompagner quasiment un collège par jour, voire deux collèges par jour."
"Des équipes entières se sont mises à l'isolement : on a été interpellés en milieu de semaine par un établissement où il y avait 17 collègues absents, soit malades, soit en isolement, sur 26."
Ludivine Debacqà franceinfo
Et puis parfois, il n'existe pas d'autres solutions que de fermer : plus de 2 000 classes ont ainsi été fermées vendredi dernier. Face à cette accélération, les syndicats réclament à l'unisson le passage des collèges en demi-jauge, en fonctionnement hybride, comme cela s'applique déjà dans les lycées dans les départements reconfinés. Cela se fait pour l'instant seulement pour certains gros collèges, mais le ministère se refuse à généraliser cette mesure.
À l'école primaire, Jean-Michel Blanquer compte beaucoup sur les tests salivaires et ambitionne de faire réaliser 300 000 tests par semaine sur 12 millions d'élèves. Le ministre assure que cet objectif est en passe d'être atteint. Pour autant, dans les faits, tous ces tests ne sont pas réalisés, même si le taux d'acceptation des parents est plus important qu'avec les tests dans le nez. C'est sans compter les couacs dans l'organisation, comme dans cette école parisienne, où Sophie est parent déléguée.
"Ils ont été testés massivement pour la deuxième fois vendredi dernier, mais ce qu'il se passe, c'est qu'aujourd'hui, beaucoup de parents n'ont toujours pas les résultats de ces tests et les deux directrices n'ont pas non plus reçu de compte-rendu de la part du laboratoire."
Sophie, parent déléguéeà franceinfo
Les résultats des tests qui n'arrivent pas compliquent forcément le traçage et l'isolement. Enfin, le dernier levier est sans doute la vaccination des enseignants : Emmanuel Macron l'a évoquée pour mi-avril ou fin avril, mais sans calendrier précis et ferme pour l'instant.
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