C’est l’une des recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé : "tester, tester, tester". L’Islande ne l'a pas attendue et a débuté dès vendredi dernier des tests à grande échelle au sein de sa population pour déterminer l’ampleur de la propagation du coronavirus Covid-19. 14 000 Islandais volontairesUne société islandaise spécialisée dans la recherche génétique a ainsi offert son aide aux autorités sanitaires et lancé un appel au volontariat. Et pas moins de 14 000 Islandais y ont répondu. Une partie significative de la population va donc être testée complètement au hasard. Concrètement, le patient arrive dans une pièce où des infirmières en blouse de protection verte, les mains gantées, équipées de lunettes et masque sur le nez posent des questions sur les antécédents médicaux, les voyages récents ou les contacts avec des personnes déjà contaminées. Puis, avec un coton-tige sera prélevé des échantillons de cellules dans le nez puis au fond de la gorge. Une expérience courte d’environ cinq minutes qui n'est pas forcément très agréable mais indispensable. Et c’est la raison qui a poussé le Président islandais, Guðni Jóhannesson, à faire partie de ce dépistage massif. "Je veux mettre en lumière ce que nous faisons en Islande. Grâce à ces tests, nous pourrons en savoir plus sur le virus, comment il se propage et pourquoi il se propage. Nous contribuons ainsi à protéger ceux qui sont le plus à risque", explique le président islandais. Ces tests ont démarré il y a presque une semaine et ont déjà livré leurs premiers résultats. Le premier pays testeurSur près de 3 700 échantillons analysés, moins de 1% d’entre eux contenait le Covid-19, ce qui signifie que le virus est assez peu répandu parmi les Islandais. Une bonne nouvelle d’après les autorités sanitaires car ils dictent la suite des mesures à prendre. DeCode Genetics, la société islandaise spécialisée à l’origine dans les recherches du génome humain et qui conduit ces tests pour le compte de la direction de la Santé en Islande, veut aussi aider à comprendre les spécificités de ce coronavirus. Des données qui n’intéresseraient d’ailleurs pas seulement l’Islande mais aussi le reste du monde. "Ce que nous voulons faire également, c’est prélever les échantillons où nous trouvons le virus afin de le séquencer pour déterminer à quelle fréquence il mute et quelle partie du génome du virus mute. Cela permet de retracer les infections", explique Kári Stefánsson, PDG de DeCode Genetics.En parallèle de DeCode Genetics, les laboratoires des hôpitaux de Reykjavík et d’Akureyri dans le nord du pays mènent leurs propres tests sur des personnes qui, elles, présentent des symptômes. Le cumul de ces dépistages conjoints dépasse 6 500, faisant de l’Islande le premier testeur au monde en proportion. Pour lutter contre la propagation du coronavirus, l'Islande a déjà pris plusieurs mesures. Depuis lundi, tous les rassemblements de plus de 100 personnes sont interdits. Les universités et les lycées sont fermés. Toutes les compétitions sportives ont été annulées. Et cela pour les quatre prochaines semaines, au moins. Ce sont 250 cas de Covid-19 ont été confirmés dans le pays jusqu’à présent depuis l’officialisation du premier, le 28 février dernier.