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En Algérie, inquiétude sanitaire et répression politique à l’heure du coronavirus

Tous les jours, un endroit sur la planète et la manière dont on lutte contre le coronavirus. Ce matin nous nous arrêtons en Algérie, pays qui traversait déjà une crise politique majeure et qui affronte désormais la pandémie.

Article rédigé par franceinfo - Lucas Menget
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un employé municipal désinfecte les rues d'Alger le 17 mars 2020 (BILLEL BENSALEM / APP / MAXPPP)

Pendant la pandémie, la répression continue : c’est ce que disent ces derniers jours ceux qui depuis plus d’un an, tentent d’imposer des changements politiques profonds en Algérie. Le Hirak, ce sont des manifestations, des tribunes, des rassemblements populaires,  un élan démocratique et une colère qui ne cesse pas. Au point que ses initiateurs soupçonnent le pouvoir d’être en train d’utiliser la pandémie pour tenter d’y mettre fin. La machine judiciaire tourne à plein régime : le président AbdelMajid Tebboune a grâcié 5 000 prisonniers pour désengorger les prisons, mais aucun des condamnés du Hirak. Lundi, l’un des figures de la contestation a écopé d’une peine de un an de prison ferme.  

La situation sanitaire inquiète 

L’Algérie compte pour le moment 152 morts et un peu plus de 1300 cas déclarés. L’infrastructure médicale du pays n’est pas en bon état, et la panique a commencé à gagner certains milieux algériens. Par exemple, il est devenu difficile de trouver de la semoule dans les magasins, alors que c’est l’un des produits de base de l’alimentation. Les gens se sont rués pour en acheter de grandes quantités, au cas où… Les autorités ont du organiser la vente, en passant par les mairies, pour éviter les stocks. Et assurent qu’il n’y a pas de pénurie en vue.  

L’opposition appelle à une trêve sanitaire 

Plusieurs grandes voix du Hirak ont en effet appelé à mettre le mouvement non pas en sommeil, mais en pause, le temps de laisser les Algériens affronter la crise du Covid. Mais en appelant le pouvoir à en faire de même. Ce qui, vu la répression en cours, n’est pas vraiment entendu. Non sans humour, puisque le pays n’est pas officiellement confiné, un leader du Hirak a appelé à faire des "villes mortes" au moment des traditionnelles manifestations, les vendredis, samedis et mardis…

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