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Emploi : la crise du coronavirus a provoqué un effondrement du nombre d'intérimaires

Tous les secteurs sont touchés par cette baisse vertigineuse d'activité pour les intérimaires. En particulier le BTP, l'industrie, le commerce et les services.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un homme devant une agence d'emploi à Montbéliard (Doubs). (LIONEL VADAM  / MAXPPP)

Les intérimaires en première ligne de la crise économique et sanitaire. C'est un secteur qui s’est effondré en mars et en avril, même si une reprise s’amorce pour le mois de mai.

Les chiffres donnent le tournis. C’est le grand plongeon. Près de 500 000 emplois ont disparu pendant les deux premières semaines du confinement. Pour un secteur qui en compte 800 000. En avril, la baisse atteint 61% mais on note quelques signes d’espoir. Pour le mois de mai, selon Prism Emploi, la Fédération patronale du secteur, la baisse sera de 10 points moins importante, pour s’établir "seulement" à moins 50%. Un redémarrage qui va de pair avec le déconfinement.

Le BTP s’est littéralement effondré

Tous les secteurs, l’industrie, le commerce et les services, ont brutalement cessé d’avoir recours aux intérimaires. L’automobile et l’agro-alimentaire ont eux aussi annoncé qu’ils allaient d’abord tailler dans les effectifs d’intérimaires afin de réduire les coûts. Les ouvriers et les employés ont été les premiers touchés, mais les cadres, qui représentent quand même 17% des intérimaires, s’en sortent mieux, notamment parce qu’ils ont pu poursuivre leur activité en télétravail.
Autre catégorie d’intérimaires qui ont mieux traversé la crise : les 90 000 personnes qui avaient signé un CDI intérimaire. Ceux-là sont directement employés par les agences de travail temporaire, et non pas par le client final. Pour eux, le choc a été atténué, même s’ils ont eu un manque à gagner : l’entreprise de travail temporaire est en effet tenue de les rémunérer entre deux missions, mais seulement au Smic pour les ouvriers, plus 15% pour les techniciens et plus 25% pour les cadres. Résultat, même cette catégorie protégée d’intérimaires y a été de sa poche.
Beaucoup d’intérimaires – 90 000 – ont aussi pu bénéficier du chômage partiel. Grâce à un dispositif d’urgence qui a été adopté pendant la crise, un assouplissement du code du travail, ils ont pu, comme les titulaires, toucher la presque totalité de leur salaire net.

Les professionnels du secteur demandent  des mesures d’urgence

Ils réclament notamment que les intérimaires puissent, au moins jusqu’à la fin de l’année, enchaîner les missions sans l’interruption qui est aujourd’hui obligatoire. Plus de délai de carence, donc. Le secteur demande aussi que les conditions de recours à l’intérim soient plus souples. Il faut aujourd’hui un surcroît d’activité temporaire, ou un salarié à remplacer. L’intérim demande que l’on puisse faire appel à ses services sans que ces conditions soient remplies. Enfin, les professionnels demandent à continuer à bénéficier du chômage partiel remboursé intégralement par l’État dans certains secteurs particulièrement touchés par la crise.

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