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Réouverture annoncée des cafés et restaurants : les affaires reprennent aussi pour les fournisseurs

Les cafés et restaurants se préparent à rouvrir le 19 mai et dans cette perspective, leurs fournisseurs sont à pied d'oeuvre, comme en Normandie chez cet éleveur laitier.

Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Philippe Cocagne devant ses vaches laitières. (GUILLAUME  GAVEN / FRANCE-INFO)

Depuis quelques jours, à la ferme du Bois-Louvet, au Mesnil Saint-Jean, dans l'Eure, près de Pont-Audemer, on s'active enfin. Les commandes affluent et Philippe Cocagne, le maître des lieux, a le sourire. En effet, dans la perspective de leur réouverture partielle le 19 mai lors du déconfinement, les bars, restaurants font un coup de propre, et les fournisseurs, eux aussi, sont à pied d’œuvre.

"C'est très clair, indique-t-il. Cela fait six mois qu'on ne vend pas à un resto. Depuis octobre ! Donc aucun souci, on est prêts, on fait des kilomètres et c'est du bonheur !" Le bonheur de reprendre une activité à peu près normale, même si, à la ferme, rien ne s'est vraiment arrêté : la centaine de vaches laitières n'a jamais cessé d'être traite, évidemment.

La fabrication de glaces rentable financièrement

Mais l'activité la plus rentable est aujourd'hui la fabrication de glaces artisanales avec du lait de la ferme. La transformation du lait en glace ne représente qu'une part infime de l'activité, mais elle vaut le coup financièrement.

"Les 5%-6% de lait utilisés génèrent beaucoup plus de chiffre d'affaires que le million de litres de lait produit."

Philippe Cocagne

à franceinfo

"Si j'avais dix ans de moins, poursuit Philippe Cocagne, je développerai cela encore plus, parce qu'il y a une réelle attente. On l'a senti quand on a démarré en 2009. Il y a une réelle attente du circuit court et de la relation directe." Les glaces sont vendues dans la boutique qu'il tient à Honfleur, mais aussi en circuit court et surtout dans les cafés-restaurants de la région, une centaine au total. Ce sont eux qui représentent le plus gros manque à gagner. D'autant que Philippe Cocagne n'a pas reçu d'aide du Fonds de solidarité.

"Il y a eu une mévente depuis six mois, à hauteur de 40% - 45%, déplore-t-il. Et il y a des mois, c'est plus. Donc, on n'était pas éligibles. On a fait beaucoup, beaucoup de chômage partiel, mais pour ce qui est de la perte de chiffre d'affaires, même en travaillant avec des secteurs qui étaient obligatoirement fermés comme les restaurants, on n'a pas eu droit." Ses deux employés n'ont donc repris le travail que depuis une semaine. Et depuis, les employés doivent mettre les bouchées doubles.

Agriculteur et glacier, les affaires reprennent : reportage de Guillaume Gaven

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