Port du masque obligatoire : un coût non négligeable pour les plus précaires
L’Association de consommateurs CLCV demande à l’État d'aider financièrement les plus précaires pour acheter des masques. Même si le prix du masque chirurgical est encadré à 95 centimes d’euros l’unité, pour cette population fragile, cela représente à la fin du mois une somme importante.
Quand on a une petite retraite comme Chantal, un masque à 95 centimes d’euros, c’est vraiment trop cher. Alors pour faire des économies, elle se débrouille. "On a le droit, dans le 19e arrondissement de Paris, à cinq masques gratuits par semaine, explique-t-elle. Mes filles m'en donnent aussi, elles m'en font en tissu." Le prix d'un masque en pharmacie ? "Trop cher", souffle-elle, montrant son ticket de caisse.
L’obligation du port du masque contre le coronavirus représente une nouvelle dépense pour les familles. Eduardo a fait les comptes : cet ouvrier père de famille achète deux boîtes de masques par mois. Au total, il paye 94 euros. Alors pour économiser, il affirme les laver "deux fois", et les met à la poubelle ensuite. "C'est beaucoup, deux masques pour la journée, alors ça fait des économies ! Si l'État nous donne un coup de main, pourquoi pas !"
CLCV demande une aide de 50 euros par mois et par personne
C’est justement ce que demande aussi l’association de consommateurs CLCV, car acheter des masques pour les porter dans les lieux publics clos est une contrainte financière pour les ménages. "On a une charge fixe supérieure et de façon durable", explique le président Jean-Yves Mano. Je pense que c'est le rôle de l'État de s'intéresser de près aux personnes en précarité financière, et donc c'est pour ça que nous demandons le plus rapidement possible 50 euros par mois et par personne."
Dès la semaine prochaine, l'État prévoit des distributions de masques grands publics pour les bénéficiaires de l'Aide médicale d'État et de la complémentaire santé solidaire. Les associations seront fournies pour en distribuer aux plus précaires.
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