Fin des aides aux entreprises : "Demain, au moindre pépin, ça craque", prévient le collectif de restaurateurs Restons ouverts
Stéphane Manigold, propriétaire de huit restaurants et co-fondateur de ce collectif, alerte sur les dettes contractées par les professionnels et sur l'absence de touristes.
"C'est le moment qu'on redoutait", a déploré mardi 1er juin sur franceinfo Stéphane Manigold, restaurateur et co-fondateur du collectif Restons ouverts, concernant la fin progressive des aides aux entreprises touchées par la crise liée au Covid-19. Selon ce propriétaire de huit restaurants, la suppression à venir du chômage partiel et du fond de solidarité "ne tombe pas au bon moment pour les grandes métropoles", en manque de tourisme.
"Dès la mi-juillet, Paris va se vider, les habitants n'ont qu'une envie c'est de partir sur le littoral, il va donc y avoir une absence de chiffre d'affaires et une absence de constitution de trésorerie de façon générale dans les grandes métropoles", a précisé Stéphane Manigold. Selon lui, "c'est trop tôt", parce que "le tourisme n'est pas encore de retour" mais aussi parce que les entreprises sont profondément fragilisées par la crise sanitaire.
"Les 100 milliards de prêts garantis par l'État qui ont été accordés ce n'est pas une subvention, c'est de la dette, ce qui veut dire que nous sommes tous à fond en termes d'endettement et que demain, au moindre pépin, ça craque."
Stéphane Manigoldà franceinfo
"On s'est endetté, non pas pour des raisons nobles, poursuit Stéphane Manigold, mais pour absorber l'absence de chiffre d'affaires de nos entreprises. C'est inédit dans l'histoire de l'économie mondiale", a rappelé le restaurateur.
Face à ce contexte, Stéphane Manigold dit comprendre les manquements aux règles sanitaires constatés dans certains établissements, comme le fait d'être à plus de six par table ou de ne pas respecter la règle d'une table sur deux. "Je peux comprendre les restaurateurs qui, quand le soleil brille, ont envie que le tiroir-caisse se remplisse un petit peu parce que le tiroir-caisse est vide et qu'il y a un besoin de reconstituer massivement de la trésorerie."
"Pour qu'une mesure soit respectée, il faut qu'elle soit comprise", a poursuivi le restaurateur. "Quelle est la différence entre six personnes ou sept d'ailleurs dans un établissement en plein air et 15 personnes dans un parc en train de pique-niquer ?", s'est-il interrogé. "Le virus ne va pas venir plus sur l'une de nos terrasses que dans un parc ou vous pouvez être 15 ou même chez vous où vous pouvez vous retrouver à 50 personnes sans masque et après 21h."
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