Coronavirus : on vous explique ce que prévoit le protocole sanitaire pour la rentrée scolaire
Après une année 2019-2020 fortement perturbée par l'épidémie de Covid-19, les établissements devraient accueillir les élèves dans des conditions proches de la normale à partir du 1er septembre. Mais le port du masque sera "systématique" au collège et au lycée dans les espaces clos.
Cahiers et cartables ont rempli les supermarchés, les professeurs se préparent à retourner à l'école et certains élèves, peut-être, peinent déjà un peu à trouver le sommeil. Les vacances ne sont pas terminées, mais la rentrée approche à grand pas. Selon la dernière version du protocole sanitaire de l'Education nationale, celle-ci devrait se dérouler presque normalement le 1er septembre. Tous les élèves seront accueillis et la distanciation physique d'un mètre ne devient plus la norme.
Avec, tout de même, de considérables nouveautés pour circonscrire l'épidémie de Covid-19. Le port du masque devra ainsi être "systématique" au collège et au lycée dans les espaces clos, même quand les règles de distanciation physique pourront être respectées, a précisé le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer, invité du journal de 20 heures de France 2 jeudi 20 août. Voici les grandes règles d'une rentrée largement inédite.
Tous les élèves retourneront-ils en classe ?
Oui. La participation physique des élèves à la classe redevient la norme à compter de la rentrée des classes, prévue mardi 1er septembre. "L'enseignement est obligatoire", a rappelé le ministre. Fini les journées alternées comme ce fut le cas dans de nombreuses écoles avant le 22 juin : tous les élèves seront accueillis tous les jours sans exception. La distanciation physique, qui a conduit de nombreux établissements à séparer les classes en demi-groupe afin de respecter la surface de 4 m2 par élève, ne sera plus obligatoire à partir de la rentrée lorsqu'elle n'est "pas matériellement possible ou qu'elle ne permet pas d'accueillir la totalité des élèves". L'assouplissement de la règle s'applique dans tous les autres espaces, clos ou non, des écoles : bibliothèques, garderies, réfectoires, etc. Les élèves pourront donc de nouveau lorgner sur la copie du voisin, même si, rappelle le protocole, l'espace doit être réorganisé afin de "maintenir la plus grande distance possible entre les élèves".
Le masque sera-t-il obligatoire ?
Jean-Michel Blanquer a annoncé que le port du masque devra être "systématique" au collège et lycée dans les espaces clos même quand les règles de distanciation physique pourront être respectées. En tissu ou jetable, le masque sanitaire devra être porté par tous, professeurs ou élèves, dès l'âge de 11 ans. Au départ, la précaution était obligatoire à l'intérieur ou à l'extérieur "lorsque la distanciation d'un mètre ne peut être garantie et que [les élèves] sont placés face à face ou côte à côte". La règle a donc été durcie. "Ce que nous avons ajouté, c'est que le port du masque sera systématique à partir du collège, et pas seulement quand il n'y a pas de distance physique, dans les espaces clos. Mais dans les espaces aérés, c'est à l'appréciation locale", a détaillé le ministre.
"Nous disposons de masques en nombre suffisant jusqu'au 31 décembre", fait savoir le ministère de l'Education au journal Le Monde. Ce stock sera à disposition des professeurs, mais pas des élèves, qui devront se munir de leurs propres masques. Quelques-uns seront néanmoins distribués par les établissements aux élèves qui ne pourraient pas s'en procurer. Le port du masque obligatoire ne s'appliquera pas aux adultes qui travaillent dans les écoles maternelles. Pour ne pas altérer leurs relations avec les plus petits, les enseignants pourront s'en passer, selon un décret du 27 juillet. Les enseignants devront rappeler aux élèves les gestes barrières, comme le lavage des mains ou l'éternuement dans le coude.
Comment se passeront les récréations ?
Que les élèves se rassurent : l'accès aux jeux extérieurs, aux bancs et espaces collectifs sera possible dès le 1er septembre. Ils pourront également retrouver leurs camarades des autres classes pendant la récréation et les pauses déjeuner : la limitation du brassage entre les groupes d'élèves n'est plus obligatoire. Le protocole sanitaire autorise également "la mise à disposition d'objets partagés au sein d'une même classe ou d'un même groupe constitué (ballons, jouets, livres, jeux, journaux, dépliants réutilisables, crayons, etc.)". Toutefois, les arrivées et les départs de l'école devront être "particulièrement étudiés pour limiter au maximum les regroupements d'élèves et/ou de parents", préconise le document ministériel.
Les écoles pourraient-elles fermer à nouveau ?
En cas de reprise de l'épidémie, oui, puisque le ministère de l'Education nationale a d'ores et déjà mis à disposition des personnels enseignants un plan de continuité pédagogique. Ce plan propose "un ensemble d'outils pour la préparation de la rentrée scolaire 2020 dans l'hypothèse d'une circulation active du virus sur tout ou une partie du territoire". A ce jour, la mesure n'est cependant pas envisagée au niveau national, le ministère évoquant des "situations géographiques localisées".
En cas de fermeture, les enseignants pourraient se baser sur un certain nombre de ressources pour mettre en place l'école à la maison, comme le CNED (Centre national d'enseignement à distance), les ENT (plateformes numériques élaborées par chaque école) ou les outils en ligne produits par France Télévisions via le site Lumni. Les documents du ministère évoquent notamment la possibilité d'un "enseignement hybride", qui alternerait les classes virtuelles et les cours à distance.
Un rattrapage est-il prévu ?
Bien conscient du retard potentiellement accumulé par certains élèves décrocheurs pendant le confinement, l'Education nationale enjoint les professeurs à s'assurer dans un premier temps que tous les élèves maîtrisent les compétences essentielles de l'année précédente : "Entre la rentrée et les vacances de la Toussaint, les apprentissages sont concentrés sur les connaissances réputées acquises dans le cadre d'une scolarité ordinaire et nécessaires pour commencer leur année dans de bonnes conditions", précise la circulaire.
Le ministère prévoit également de renforcer l'accompagnement personnalisé pour réduire d'éventuels écarts entre les élèves, en mobilisant notamment 1,5 million d'heures supplémentaires. Seront ainsi appelés entre septembre et décembre "l'ensemble des moyens de remplacement non utilisés, les assistants d'éducation (AED) en préprofessionnalisation, et tous les partenaires de l'école dans le cadre du dispositif 'Devoirs faits'". Ils viendront en renfort en priorité pour les classes dites charnières, comme le CP, la sixième et la seconde.
Que se passe-t-il si quelqu'un est testé positif au Covid-19 ?
Le ministre a également détaillé la procédure en cas de découverte d'un cas de Covid-19 dans un établissement, au lendemain de l'appel lancé par des associations de pédiatres à établir "des stratégies claires et précises" dans un tel scénario.
"On fait immédiatement des tests sur la classe et sur l'école et à partir de là, on remonte la chaîne de contamination", a assuré le ministre, ajoutant que des fermetures de classe ou d'école pourront alors être ordonnées. Le ministre, qui se dit "très attentif" aux avis des pédiatres, a mentionné une possible extension ultérieure du port du masque obligatoire aux élèves de CM1 et CM2 "dans les temps futurs".
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