Cet article date de plus de quatre ans.

Déconfinement : pour "maintenir les gestes barrières" dans les transports, "il va falloir augmenter l'offre et maîtriser la demande", explique le PDG de Transdev

Pour que les transports publics puissent répondre aux besoins pendant les premières semaines du déconfinement, il faut selon Thierry Mallet "que les entreprises elles-mêmes participent à cet effort en organisant une arrivée progressive des employés entre 6h30 et 10h30".

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Thierry Mallet, PDG du groupe Transdev, lors d'une conférence à Paris, le 1er octobre 2018. (ERIC PIERMONT / AFP)

Le redémarrage dans les transports en commun, après le confinement, est "très progressif", a expliqué Thierry Mallet, PDG du groupe Transdev qui gère bus, tramways ou métros dans plusieurs villes en France, l'invité éco de franceinfo mardi 12 mai. "Aujourd'hui presque partout en France on est capable de transporter toutes les personnes qui souhaitent prendre les transports publics", assure-t-il. Mais "si on veut maintenir les gestes barrières il va falloir continuer à augmenter l'offre et il faut également maîtriser la demande", prévient Thierry Mallet.

franceinfo : Est-ce que vous pouvez accueilir tous les usagers qui le souhaitent depuis lundi ?

Thierry Mallet : On a un démarrage qui est très progressif. La semaine dernière on avait 1 bus sur 3, 1 tram sur 3 ou 1 métro sur 3. Cette semaine on est environ à 70% des véhicules qui roulent, mais on a mis en place la distanciation à bord. On souhaite que les gestes barrières soient respectés. Un siège sur deux a été condamné, on a mis des marquages au sol pour que les gens restent à un mètre de distance les uns des autres. Résultat, notre capacité de transport est plutôt de 20% par rapport à celle qu'on avait habituellement. Ça veut dire que dans un bus de 80 places on peut transporter aujourd'hui une vingtaine de personnes. Aujourd'hui, la demande est entre 15 et 20%, c'est-à-dire qu'aujourd'hui presque partout en France on est capable de transporter toutes les personnes qui souhaitent prendre les transports publics. Il y a quelques points où il y a un peu trop de monde. Si on veut maintenir les gestes barrières, il va falloir continuer à augmenter l'offre et il faut également maîtriser la demande.

Comment maîtriser la demande ?

On souhaite, pendant les trois semaines qui viennent, réserver les transports publics de préférence à ceux qui travaillent. En Ile-de-France, il y a les attestations, dans d'autres régions on souhaite que les gens puissent continuer de télétravailler le plus longtemps possible. Pour ceux qui doivent se rendre au travail et emprunter les transports publics, nous demandons de "lisser la pointe", c'est-à-dire que les entreprises elles-mêmes participent à cet effort en organisant une arrivée progressive des employés entre 6h30 et 10h30, ce qui nous permettra de transporter plus de personnes.

Quelles sont vos prévisions pour la semaine prochaine ?

Actuellement nous sommes à 20% de demande. Ca pourrait monter à 30%, auquel cas le respect des gestes barrières pourrait devenir de plus en plus difficile. On verra si on est capable de rajouter de l'offre, mais il faut vraiment lisser la demande au maximum. L'enjeu, ça va être de s'assurer que la situation sanitaire s'améliore en France pour qu'on puisse ne pas forcément être obligé d'imposer partout les distances barrières, ce qui sera un vrai problème si la demande monte aux alentours de 30 ou 40%, ce qui pourrait se produire d'ici deux semaines.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.