Déconfinement : "Les voyageurs ont vraiment respecté les consignes", assure Philippe Martin, directeur général adjoint de la RATP
Les rares usagers qui ne portaient pas de masque ont été refoulés à l'entrée. 3 400 agents étaient mobilisés pour gérer les flux de voyageurs.
Journée test lundi 11 mai, jour du déconfinement, pour les transports public et le bilan à la mi-journée semble plutôt positif, selon Philippe Martin, directeur général adjoint de la RATP. Il rapporte sur franceinfo que "les voyageurs ont vraiment respecté les consignes".
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franceinfo : Quel bilan faites-vous de cette mi-journée ?
Philippe Martin : L'incertitude pour nous, c'était le flux de voyageurs qu'on allait rencontrer. Globalement, on peut dire qu'on a eu un flux relativement maîtrisé en moyenne. On a eu la bonne surprise de voir que les voyageurs portaient pratiquement tous le masque.
98% à 99% de voyageurs avaient un masque, selon nos comptages. En moyenne, on a réussi à appliquer la distanciation dans nos véhicules, compte tenu du fait qu'on avait une présence de 15% de voyageurs à l'heure de pointe.
Philippe Martin, directeur général adjoint de la RATPà franceinfo
C'est un jour beaucoup plus faible qu'à la normale. C'était à peu près ce qu'on pouvait avoir en capacité d'emport, si on respectait la distanciation sociale. Les voyageurs ont vraiment respecté les consignes. On n'a pas été débordés, ce qui aurait posé des difficultés. Certes, on a eu besoin par moments de maîtriser les flux pour que les gens accèdent progressivement aux trains. Mais on n'a pas eu de vraie difficulté. Cela dit, j'appelle toujours les voyageurs à ne pas se précipiter sauf ceux qui ont l'impératif absolu pour travailler ou pour des raisons impérieuses, de prendre les transports en commun.
Que s'est il passé sur la ligne 13 du métro parisien ?
Sur la 13, la ligne qui est à plus de 85% de l'offre normale, on a dû faire un peu de filtrage dans certaines stations à un moment. Mais on a aussi eu malheureusement un accident à cause des pluies. On a dû interrompre la ligne pendant 20 minutes, ce qui fait qu'il y a eu une petite accumulation de personnes. Mais à partir de 6h45-7h, tout était rentré dans l'ordre. On n'a pas eu de grosses difficultés à maîtriser. Les vidéos et la présence de nos 3 400 agents ont pu résoudre ce problème. On va attendre au moins une semaine maintenant pour avoir des retours d'expériences. Mais on va certainement renforcer la présence aux terminus des lignes de métro entre 6h et 7h pour pouvoir encore mieux gérer, canaliser les flux, pour que les gens passent conformément aux règles sanitaires préconisées par l'État.
Le maintien de distance d'un mètre entre les voyageurs sera-t-il possible tout le temps ?
Il ne sera pas possible du moment où on dépassera les 25% d'emport d'une journée normale. Donc bien entendu, c'est compliqué. On a mobilisé 3 400 personnes aujourd'hui. On a aussi eu beaucoup d'aide de la police et de la préfecture de police, qui nous ont aidés à garder 100 lieux, 100 stations, pour justement gérer ces flux, faire du filtrage et faire respecter les règles barrières et le port du masque. Et demain, il s'agira de contrôler l'attestation des employeurs qui va permettre de lisser les heures de pointe. Pendant deux jours, ce sera de la pédagogie parce qu'il faut que les employeurs fournissent ces attestations. Mais à partir de mercredi, on mettra en place des sanctions. Pour le masque, on n'a pas forcément mis de sanction, mais on a interdit l'accès aux voyageurs qui n'avaient pas de masque. Ils ont été invités à aller s'en procurer ailleurs. On ne voulait pas accepter des gens qui n'avaient pas de masque puisque c'était d'ores et déjà la loi et il y a eu beaucoup de distributions faites par l'État, la région Île-de-France Mobilités et d'autres associations. Donc on pense que l'ensemble des voyageurs doivent avoir leurs marques avant l'entrée dans nos réseaux.
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