Culture d'info. Le nouvel album de Sébastien Tellier et le jeune théâtre de l'Aquarium face à la crise
Dans les recommandations culturelles de franceinfo, "Domesticated", le nouvel album de Sébastien Tellier, qui résonne bien avec la période que nous venons tous de vivre et les questionnements de la jeune troupe du théâtre de l'Aquarium près de Paris.
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Avec "Domesticated", Sébastien Tellier signe la bande originale de la fin du printemps
On aura attendu cet album longtemps. Avec une sortie programmée au départ avant le confinement, le nouveau disque de Sébastien Tellier sortira finalement vendredi 29 mai. Domesticated : le chanteur l’a voulu comme une sorte de célébration de sa nouvelle vie, à la maison, entre tâches domestiques et abandon des clichés de la rock star. "Tout d'un coup je me suis marié, je suis devenu père. Et, de chien fou, je suis passé directement à domestiqué, mais pas pour rigoler", explique Sébastien Tellier.
Le théâtre de l'Aquarium vit une première saison très perturbée, mais se refuse au défaitisme
Depuis quelques jours, il y a quelqu'un au théâtre de l'Aquarium à la cartoucherie de Vincennes, près de Paris. Après le confinement strict, ce lieu modeste, l'un des plus petits budgets du théâtre public, essaie d'imaginer la suite d'un début malchanceux. Quand la compagnie "La vie brève" prend les clefs de l'Aquarium fin 2019, ses deux directeurs Jeanne Candel et Samuel Achache conçoivent une saison articulée autour de deux festivals, en décembre et en avril. Avec les grèves de l'hiver dernier et la crise sanitaire au printemps, la frustration est grande, tout comme la joie de rouvrir le lieu pour une dizaine de musiciens et comédiens fraîchement déconfinés. "L'idée, c'était plutôt de créer une situation avec ces gens-là, dans cet espace-là, explique Samuel Achache, qu'est-ce qu'on pouvait inventer ? Comme petite forme, comme une sorte de laboratoire aussi. Qu'est-ce que ce serait que la musique de cet endroit qui est vide, en fait ? Je ne sais pas encore ce que ça vaut pour les autres, mais pour nous, c'était déjà extrêmement joyeux de se retrouver et de pouvoir faire des choses ensemble, particulièrement en ce moment."
Prochaine étape, ce sera accueillir du public. La mairie de Paris va lancer un "mois d'août de la culture" et l'Aquarium compte bien y participer, en jouant sur ses atouts, en plein bois de Vincennes. "On a aussi un extérieur, c'est génial, se réjouit le codirecteur, on peut vraiment utiliser ce lieu-là, qui est bien particulier. C'est beau, comme la scénographie, comme le lieu dans lequel on va inventer des histoires, des formes de performance, en tout cas, on va se déplacer artistiquement là-dedans."
Évidemment, Samuel Achache s'inquiète pour tous les artistes et techniciens intermittents qui n'ont aucune visibilité sur leur activité. Mais le projet de l'Aquarium, nécessité faisant loi, était avant la crise sanitaire déjà tourné vers une autre façon de faire du théâtre, économe, solidaire, créative. "Je ne crois pas que le théâtre va aller mieux dans les prochaines années. En tout cas, il n'ira pas mieux dans la forme dans laquelle il existait avant. On est sommé de faire ce qu'on avait envie, en fait. Peut-être parce que je suis plutôt un optimiste aussi et que je me dis que l'ordre du monde est celui-ci en ce moment. C'est avec ça qu'il va falloir inventer. Si je me retrouve paralysé par un état du monde, je vais paralyser le reste, et j'ai pas envie de l'être", philosophe Samuel Achache.
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