Dans son atelier de Villebon (Eure-et-Loir), cela fait plus de deux mois que le téléphone a arrêté de sonner. Marie-Dominique Rouilly, maître artisan d’art, restaure des tableaux anciens. Elle travaille surtout pour des communes, qui lui confient des tableaux d’église. Mais à cause de la crise sanitaire, les municipalités ont annulé toutes leurs commandes. Depuis qu’elle s’est installée à son compte il y a vingt ans, elle a toujours eu au minimum six mois de commandes devant elle. Aujourd’hui, elle envisage de vendre certains ses tableaux personnels ou de diversifier son activité. Elle doit absolument trouver de nouvelles sources de revenus.Des souffrances psychologiques à la cléDes artisans en grande détresse. Partout en France, les indépendants ont été percutés par la crise. Ces difficultés économiques se transforment parfois en souffrances psychologiques. Avec son mari, Stéphanie Froger a créé une entreprise de fabrication de macarons. Elle réalise l’essentiel de ses ventes dans des salons, tous annulés depuis le 15 mars. Pendant le confinement, la production était à l’arrêt. Un moment particulièrement difficile pour elle. L’activité reprend peu à peu, mais avec la crise, ils ont perdu plus de 60% de leurs recettes. Des inquiétudes encore plus fortes quand on est son propre patron. Pour relever la tête, Stéphanie Froger s’est fait aider par un psychologue. Elle essaie de prendre du recul en attendant des jours meilleurs.