Crise du coronavirus : Yannick Jadot tâcle le Medef et appelle à ce que les mesures pour l'emploi initient la transformation de notre société
L'eurodéputé écologiste qualifie, jeudi sur franceinfo, de "faute" l'idée du Medef de faire payer aux travailleurs cette crise majeure et appelle à ce que les moyens en faveur de l'emploi ne soient pas simplement mis pour retourner à la situation d'avant.
Faudra-t-il travailler plus ? Renoncer à des congés ou à des RTT pour faire face aux conséquences économiques de la crise du coronavirus ? L’idée a été émise par le Medef, par des chefs d’entreprises et par des élus de droite. Mais pour Yannick Jadot, eurodéputé écologiste interrogé jeudi 14 mai sur franceinfo, "faire payer aux salariés et aux travailleurs cette crise majeure" est "une faute".
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"L'idée, c'est de travailler moins au cours de sa vie. Ça nous paraît être le sens de l'histoire pour qu'on puisse avoir une vie culturelle, des engagements bénévoles plus riches", a ajouté Yannick Jadot, refusant de dire s’il souhaitait, au contraire, une semaine de 32 heures, une proposition récurrente des écologistes. "Ce n'est pas le sujet du moment", a-t-il balayé.
Le sujet du moment, pour les écologistes, c'est de sauver des millions emplois qui vont être en difficulté et de faire en sorte que la transition écologique permette à notre société de retrouver du sens
Yannick Jadot, eurodéputé EELVsur franceinfo
"On le voit bien, tout le monde réfléchit à la raison d'être des entreprises, à l’idée que ces entreprises soient aussi au service de l'intérêt général, qu'elles s'inscrivent dans la sortie du carbone, qu'elles s'inscrivent dans la sortie des pesticides, qu'elles s'inscrivent sur des ancrages territoriaux qui redonneront vie à nos territoires et donc à notre pays", a ajouté l’eurodéputé écologiste.
Ne pas revenir à la situation d'avant
Pour Yannick Jadot, les moyens mis pour sauver l’emploi et les entreprises ne doivent pas servir à "retourner à la situation d’avant", mais "permettre d’engager la transformation" économique et écologique de la société. "Il est certain que le modèle de circuit court que nous proposons, avec l'agroécologie, c'est la réponse à la crise écologique. C'est une partie de la réponse à ces pandémies", a-t-il assuré.
"Quand nous proposons - c'est un combat que je mène au niveau européen - de favoriser dans nos appels d'offres sur les marchés publics, les PME, ce qui est aujourd'hui interdit, qui sont le cœur de notre économie et de l’ancrage territorial, je crois que ça correspond aux aspirations écologiques de reprendre le contrôle de nos vies. Mais je ne prétends pas que les écologistes ont seuls les réponses", a détaillé l’eurodéputé.
Personne n'a toutes les réponses à la crise que nous traversons.
Yannick Jadot, eurodéputé EELVsur franceinfo
L’eurodéputé écologiste, qui lance un appel pour un nouveau monde avec 150 personnalités, estime que "dans cette crise terrible, il faut redonner du sens à la société". "Il faut reprendre le contrôle de nos vies. La crise sanitaire, la crise écologique sont deux crises qui sont liées."
"Je l'ai dit. On doit changer notre agriculture. Vous vous rendez compte que l'Europe a signé il y a quinze jours un traité de libre-échange avec le Mexique qui va créer l'importation de 20 000 tonnes de viande bovine alors que nos éleveurs sont en difficulté ?", s’est insurgé Yannick Jadot.
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