Covid-19 : que sait-on du système de QR codes envisagé pour identifier les cas contacts dans des lieux comme les restaurants ?
Selon le projet du gouvernement, confirmé à franceinfo, c'est l'application TousAntiCovid qui servirait à scanner ces codes pour pouvoir être alerté, a posteriori, de la présence d'une personne testée positive au coronavirus. Un système qui pourrait être utilisé dans de nombreux lieux publics.
Si on ignore encore à quelle échéance les Français pourront retourner dans les bars, restaurants et salles de sport, ils devraient découvrir, à leur réouverture, un nouveau système censé faciliter le traçage des contaminations au Covid-19 : des QR codes à scanner avec son smartphone et l'application TousAntiCovid. Le cabinet du secrétaire d'Etat chargé de la Transition numérique, Cédric O, a confirmé à franceinfo, mercredi 20 janvier, ce projet d'abord évoqué par Le Monde et RMC, et au sujet duquel un décret doit être adopté. "C'est une piste de travail, même si pour l'instant rien n'a été arrêté", a indiqué le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, mercredi. On vous en dit plus sur ce projet.
Comment fonctionnerait ce système ?
Les QR codes sont de petits symboles composés d'une mosaïque de carrés, que l'on scanne avec l'appareil photo d'un téléphone – en l'occurrence, en passant par l'application TousAntiCovid, qui devrait être mise à jour.
Le cabinet de Cédric O présente ce système comme une "alternative numérique" aux cahiers de rappel qui avaient été mis en place dans les restaurants à l'automne dernier. Les convives devaient y laisser leurs coordonnées (un numéro de téléphone ou une adresse mail). Si une personne testée positive déclarait aux équipes de traçage de l'Assurance maladie s'être rendue dans le restaurant lors des jours précédents, le restaurateur transmettait alors les coordonnées des autres clients présents aux mêmes heures, afin qu'ils soient prévenus.
Les QR codes auraient le même objectif. Quand un utilisateur signalera à l'application qu'il a été testé positif, les utilisateurs ayant scanné les mêmes QR codes aux mêmes tranches horaires les jours précédents seront alertés du risque de contamination, par une notification de l'application. Un système que le cabinet de Cédric O juge moins pesant que les cahiers de rappel pour les gérants des lieux concernés. Et qui, sur le papier, devrait permettre une notification plus rapide.
Par ailleurs, il devrait y avoir une nuance entre deux niveaux de risque de contamination – en cas de risque modéré, les instructions données aux personnes recevant une notification seraient moins strictes. Ces modalités restent à définir, explique le cabinet, mais la distinction devrait notamment dépendre de la densité du lieu et du fait que le masque y soit porté en permanence ou pas.
Dans l'avis rendu en décembre par le Comité de contrôle et de liaison Covid-19 au sujet du projet de décret qui introduirait ce système, le comité évoque aussi une possible distinction entre le simple fait d'avoir fréquenté un lieu en même temps qu'une seule personne positive – risque qui serait jugé "modéré" – et l'identification d'un nombre important de cas positifs par rapport à la surface du lieu – auquel cas le risque serait jugé plus important. De cette distinction pourrait dépendre le fait d'être prioritaire pour accéder à un test PCR, ajoute cet avis.
L'utilisation de ces QR codes serait-elle obligatoire ?
Si le cabinet de Cédric O compte "fortement inciter les gens à utiliser" les QR codes, il assure que les gérants des lieux concernés auront le droit de préférer l'option du cahier de rappel (sous forme papier ou numérique) ou de proposer les deux possibilités à leurs clients : "Ce qui sera obligatoire, c'est de se signaler quand on se rend dans certains lieux."
Dans quels lieux les trouverait-on ?
Au moins dans les restaurants, les bars et les salles de sport, une liste qui est le fruit d'échanges avec Santé publique France, explique le cabinet du secrétaire d'Etat.
Mais si un système de traçage (QR code ou cahier de rappel) sera obligatoire dans certains lieux, "les autres lieux accueillant du public et voulant proposer ce système pourront le faire", affirme cette même source. Il n'est d'ailleurs pas exclu que les premiers QR codes apparaissent en France avant la réouverture des bars, restaurants et salles de sport, même si aucun calendrier n'est avancé pour le moment.
Que deviendraient les données collectées ?
Si le cabinet de Cédric O met en avant le fait que ce système éviterait aux clients de livrer leurs coordonnées, il revient tout de même à collecter des données sur les lieux fréquentés par l'utilisateur. Celles-ci seront stockées sur un serveur central et conservées 15 jours, selon les extraits du projet de décret cités dans l'avis du Comité de contrôle et de liaison Covid-19.
Le cabinet du secrétaire d'Etat assure que ces informations resteront associées à un identifiant anonyme, et affirme au Monde que la Cnil, gendarme des données en France, a déjà rendu un avis sur le décret qui doit instaurer ce dispositif et n'a demandé que des modifications marginales.
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