Covid-19 : "On travaille avec 20% de lits fermés, c'est très tendu en ce moment", constate le médecin urgentiste Patrick Pelloux
Selon le président de l'Association des médecins urgentistes de France, "des services d'urgence ont été fermés pour la première fois dans certains secteurs", faute de personnel. La pandémie et la crise de l'hôpital se cumulent, affirme-t-il.
Patrick Pelloux, médecin urgentiste et président de l'Association des médecins urgentistes de France, a fait état dimanche 26 décembre sur franceinfo d'une situation très compliquée dans les hôpitaux, entre la pandémie de Covid-19 et le manque de personnel. "On travaille avec 20% de lits fermés, c'est très tendu en ce moment", a-t-il déclaré, alors que le nombre de patients hospitalisés pour le Covid-19 continue d'augmenter en France.
"Cette pandémie se cumule à une crise de l'hôpital", a-t-il ajouté. Selon lui, l'hôpital est déjà "désorganisé" et le risque de saturation des services de réanimation et d'urgence est réel. Il assure également que "des services d'urgence ont été fermés pour la première fois dans certains secteurs car il n'y avait pas assez de personnel". Dans ces conditions, il est "extrêmement difficile d'appliquer une bonne qualité de soins", a-t-il prévenu, rappelant que les patients Covid "s'ajoutent à tous les autres malades". Il alerte donc sur le risque de multiplication des fermetures de service : "Ça va se casser comme des dominos parce que les patients qui veulent être vus iront dans un autre service, qui va être vite saturé."
Une majorité de non-vaccinés parmi les cas graves
Patrick Pelloux affirme que les patients qui arrivent aux urgences avec une infection au Covid-19 sont majoritairement non-vaccinés. "C'est la réalité : les patients graves touchés par le Covid-19 sont ceux qui ne sont pas vaccinés. Il faut le savoir et insister pour que les gens se vaccinent", a-t-il lancé. Cela lui semble d'autant plus important avec l'arrivée du variant Omicron qui semble "tout aussi pathogène que le Delta sur les non-vaccinés", d'après les données britanniques. Face à cette cinquième vague, Patrick Pelloux estime donc que le pass vaccinal est une bonne idée "parce qu'il faut obliger les gens à se faire vacciner".
Selon lui, des mesures plus restrictives, comme repousser la rentrée scolaire, ne seraient pas souhaitables. "Il faut que les enfants soient scolarisés. La saturation des hôpitaux n'indique pas d'empêcher les enfants de retourner à l'école", a-t-il répondu aux médecins qui ont signé une tribune dans Le Journal du dimanche pour appeler à un report de la rentrée scolaire.
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