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Covid-19 : "On ne va pas pouvoir protéger tout le monde dans nos écoles", s'alarme un syndicat d'enseignants

Le Snuipp-FSU réclame le retour de la doctrine initiale alors que le ministère de l'Éducation réfléchit à la possibilité de rendre obligatoire un deuxième test dans le 1er degré après un cas avéré de Covid-19 dans une classe.

Article rédigé par franceinfo
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Une classe vide, à Montpellier, le 2 septembre 2021. (GIACOMO ITALIANO / MAXPPP)

"On ne va pas pouvoir protéger tout le monde dans nos écoles", s'alarme mardi 28 décembre sur franceinfo Guislaine David, porte-parole et co-secrétaire générale du Snuipp-FSU. Alors que le ministère de l'Éducation réfléchit à la possibilité de rendre obligatoire un deuxième test dans le 1er degré après un cas avéré de Covid-19 dans une classe, la représentante des enseignants réclame le retour de la doctrine initiale.

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"Un cas positif, on ferme la classe pendant sept jours" pour éviter que les enfants se contaminent. Elle a aussi mis en doute "la capacité des parents à pouvoir faire les tests", car "ils ne trouvent pas de créneaux disponibles".

franceinfo : Plusieurs tests obligatoires après un cas avéré dans le premier degré, cela vous paraît une bonne idée ?

Guislaine David : Le test, quand il est fait à J-0, il peut être négatif, mais cela ne tient pas compte du délai d'incubation de la maladie. On s'en est rendu compte au mois de décembre que des enfants au bout de plusieurs jours étaient finalement positifs alors qu'ils avaient été testés négatifs et étaient revenus en classe. Donc, cela pose problème. La question qu'on peut se poser quand même en passant deux ou trois tests, c'est la capacité des parents à pouvoir faire les tests. Avant les vacances, on a eu cette difficulté des parents qui ne trouvaient pas de créneaux disponibles pour faire les tests. Et on n'était pas encore sous la vague Omicron. Donc on imagine très bien que là, en janvier, on n'en aura pas suffisamment. Donc, on va certainement créer du désordre auprès des parents pour pouvoir revenir en classe.

Vous demandez toujours la fermeture des classes après un cas avéré dans une classe ?

On demande à revenir sur la règle : un cas positif on ferme la classe pendant sept jours et pendant sept jours, on met en place l'enseignement à distance et les enfants ne reviennent pas. Au bout de 7 jours, on peut être sûr qu'il n'y a pas eu de contamination. On sait qu'on a du brassage dans nos écoles. Au moment de la cantine où les enfants se brassent, où le virus peut circuler. On a de la contamination et il faut qu'on protège tout le monde. On sait très bien qu'avec cette vague, on ne va pas pouvoir protéger tout le monde dans nos écoles.

Vous attendez les précisions de Jean-Michel Blanquer ?

On aura une réunion dans la semaine. On attend des précisions aussi sur d'autres mesures de protection parce que ça ne sera pas suffisant. Il faut protéger aussi les personnels et notamment les personnels vulnérables. On n'a toujours pas dans nos écoles de masques FFP2 ou de masques chirurgicaux. L'Éducation nationale ne nous en fournit pas. Il va falloir aussi prévoir les absences des enseignants qui seront touchés par le Covid-19. Le Conseil scientifique annonce un tiers des enseignants absents d'ici trois semaines, le ministre a annoncé des recrutements de néo-retraités ou de contractuels. On sait très bien qu'on n'arrivera pas à recruter des personnels pour un mois, pour deux mois. Le recrutement de contractuels, ça ne fonctionne pas dans cette période parce que les gens ne veulent pas venir travailler un mois en période de Covid-19. Il va y avoir des problèmes d'absences non remplacées, donc il y aura des classes qui fermeront. Il ne faut pas que les parents pensent que les classes ne fermeront pas.

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