Cet article date de plus de trois ans.

Covid-19 : "On est dans une situation difficile avec un virus qui a ses caprices", estime un membre de l'Académie de médecine

Pour le microbiologiste Patrick Berche, si le nombre de cas du variant britannique du coronavirus double ou triple la semaine prochaine, il ne faudra "pas trop attendre malheureusement pour aller vers un confinement plus serré".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un test antigénique du Covid-19 réalisé dans un lycée de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), jeudi 21 janvier 2021. (THOMAS SAMSON / AFP)

Le Royaume-Uni, confronté au variant britannique du coronavirus, a atteint 93 920 morts au total avec 1 820 décès en une journée, mercredi 20 janvier, et plus de 30 000 contaminations environ. D'ici quelques semaines, il est possible que la France se retrouve dans la même situation que son voisin, estime le professeur Patrick Berche, microbiologiste, membre de l’Académie de médecine."C'est une possibilité, car on a une augmentation importante du nombre de cas", explique l'ancien directeur général de l’Institut Pasteur à Lille.

>>> Suivez les dernières informations sur l'épidémie de Covid-19.

"Un chiffre-clé va être le nombre de cas du variant la semaine prochaine, s'il double ou s'il triple, on peut s'attendre, d'après les modèles mathématiques, à ce qu'il y ait une très forte augmentation, détaille Patrick Berche. On est à 26 000 cas, on pourrait passer à beaucoup plus". "C'est une situation très préoccupante à cause de ces mutants, il y a le variant sud-africain, il y a le variant brésilien qui peut être plus redoutable encore", ajoute-t-il.

"Il ne faudra pas trop attendre malheureusement pour aller vers un confinement plus serré en laissant probablement les écoles ouvertes, mais en revenant à des mesures plus drastiques".

Patrick Berche

à franceinfo

Patrick Berche estime que la France est dans une situation difficile "avec un virus qui a ses caprices, avec une plus grande contagiosité. Il fait encore froid, le froid est un facteur important". Il ne faudrait pas selon lui "monter à 60 000 cas" de contamination "comme en Grande-Bretagne, il y a quelques semaines à peine, la plupart des pays autour de nous ont reconfiné, on est dans une situation critique. Il y a tout de même beaucoup d'espoir dans la vaccination, il faut accélérer la vaccination, parce que ces mutants peuvent être inhibés par le vaccin".

Selon le membre de l’Académie de médecine, le couvre-feu à 20h est efficace, "on n'est pas trop mal placés par rapport à nos voisins, mais notre courbe est en pleine ascension, c'est ça qui inquiète beaucoup. Patrick Berche se demande si le couvre-feu à 18h qui "diminue les interactions sociales" sera suffisant pour éviter un nouveau pic épidémique. "Je crains beaucoup que ce ne soit pas suffisant. Il faut surveiller de près l'expansion du mutant britannique en France, si elle prend une certaine importance, il faudra reconfiner", juge le microbiologiste.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.