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Covid-19 : "On descend vers le fond du gouffre", alertent les autocaristes

"On a perdu quasiment toute notre clientèle", déclare Frédéric Houzé, le gérant des Autocars FH Tourisme qui appartient à un collectif de transporteurs.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Les autocaristes n'ont plus de touristes à transporter à cause du coronavirus et accuse "80 et 100%" de perte de chiffre d'affaires (photo d'illustration). (OLIVIER BOITET / MAXPPP)

Frédéric Houzé, le gérant des Autocars FH Tourisme qui appartient à un collectif de transporteurs, a alerté lundi 12 octobre sur franceinfo de la situation de la profession qu’il représente : "On descend vraiment vers le fond du gouffre sans aucune possibilité de travailler". Depuis le début de l’épidémie de Covid-19 eu printemps dernier, les autocaristes voient leur chiffre d’affaires dégringoler. "On a perdu entre 80 et 100 %" sur le tourisme, indique-t-il. Ils estiment être les grands oubliés du plan de relance du gouvernement et espèrent beaucoup du conseil interministériel sur le tourisme prévu lundi à Matignon.

franceinfo : Pourquoi manifestez-vous lundi ?

Frédéric Houzé : Nous souhaitons attirer l'attention du gouvernement sur les difficultés que nous rencontrons depuis le mois de mars, car l'activité du transport de voyageurs de tourisme est quasiment à l’arrêt depuis le mois de mars et les premières faillites vont commencer ou ont déjà commencé.

On a dix mesures à proposer au gouvernement, notamment la proposition de prolongation du dispositif du chômage partiel à 100% jusqu'au mois de décembre 2021, l'exonération des charges sociales et fiscales jusqu'en 2021 et également la suppression des restrictions au Fonds de solidarité.

Bruno Le Maire a pourtant souhaité que les entreprises de plus de 50 salariés d'une trentaine de secteurs, notamment les autocars, puissent bénéficier de ce fonds de solidarité. Cela ne suffit pas ?

Ce qui a été proposé c’est pour les entreprises de plus de 50 salariés. On a beaucoup dans notre profession de petites TPE et de PME qui n'ont pas ce nombre de postes. Ce qu'il faudrait, c'est qu'il soit généralisé à toutes les entreprises. On a également des mesures de remboursement sur les prêts garantis par l’État qui sont énormes et on souhaiterait qu'ils soient limités pour qu'on puisse rembourser dans le temps et pas sur un an seulement.

Des entreprises font faillite autour de vous. À quoi ressemble votre situation ?

Aujourd'hui, on a atteint le fond de notre trésorerie. On a pu se maintenir à flot en espérant une reprise au mois de septembre et octobre. Apparemment, il n'y en aura pas du tout et on va vers une période où on va être en basse saison en temps normal. On n'a pas réussi à créer une trésorerie pour passer ce cap-là. Et maintenant, pour arriver jusqu'en 2021, ça va être très compliqué. La plus grande partie des entreprises ne vont pas pouvoir tenir. Donc, on a déjà des banques qui ont déjà saisi des cars parce que des entrepreneurs ne pouvaient plus régler leur loyer. Donc là, on descend vraiment vers le fond du gouffre sans aucune possibilité de travailler.

Quelle est la nature de votre clientèle qu’il vous reste ?

On a perdu quasiment toute notre clientèle. Depuis le mois de mars, on a perdu entre 80 et 100% de notre chiffre d'affaires sur le tourisme.

Aujourd'hui, les seuls clients qui nous restent, c'est un petit peu de scolaires sur des sorties locales. 

Frédéric Houzé, le gérant des Autocars FH Tourisme

à franceinfo

Tout ce qui est voyages linguistiques, il y en a plus du tout pour cette année et non plus pour 2021. La clientèle corporate, la clientèle d'entreprises, clientèle de salon, tout cela c’est annulé. Les entreprises ne sortent plus. Les associations non plus ne sortent quasiment plus, les associations de retraités notamment. Et les mairies limitent les sorties vraiment au compte-gouttes. Il nous reste éventuellement des petites sorties locales et bien souvent, elles se retrouvent être annulées la veille ou l'avant-veille de la sortie. Donc là, on n'a quasiment plus de clients à transporter.

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