Covid-19 : "On a déjà muté six patients en Savoie pour essayer de faire de la place" mais "ça ne suffira pas", alerte un infirmier réanimateur lyonnais
Des locaux ont été réquisitionnés pour créer un troisième service de réanimation au centre hospitalier de Lyon-Sud, dont deux réservés aux patients atteints de Covid-19. "À l'heure actuelle, ils sont déjà remplis".
La situation sanitaire se dégrade dans la métropole lyonnaise, placée en alerte maximale. La tension se fait de plus en plus forte sur les hôpitaux. "On a déjà muté six patients en Savoie pour essayer de faire de la place" mais "ça ne suffira pas", alerte mardi 20 octobre sur franceinfo Benjamin Berthet, infirmier en réanimation, représentant CGT au centre hospitalier de Lyon-Sud.
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"À l'hôpital, initialement, nous avons deux réanimations. À l'heure actuelle, on a poussé les murs. On a réquisitionné des locaux pour créer un troisième service de réanimation. Et sur ces trois services, on a deux réanimations Covid. À l'heure actuelle, elles sont déjà remplies", s'inquiète l'infirmier.
"On a 23 patients Covid. L'autre réanimation qui est non-Covid est déjà pleine pour les autres activités. On réfléchit à se réorganiser actuellement à Lyon sud, pour ouvrir et réquisitionner des locaux, du matériel pour une quatrième réanimation et on ne sait pas trop si ça va suffire", a déclaré Benjamin Berthet.
Une "poussée", dans "la même lignée que la première vague"
L'infirmier affirme que, malgré l'augmentation des moyens en réanimation, son service est de plus en plus en tension : "Là, il faut savoir qu'actuellement, malgré l'ouverture de 30 lits sur l'ensemble des HCL (Hospices Civils de Lyon), passés de 139 à 169, les patients Covid représentent 46% de ces hospitalisations. Et 94% des lits sont pleins".
L'inquiétude grandit d'autant plus dans son hôpital que le nombre de patients Covid a grandement augmenté ces derniers jours : "Il y a eu une poussée. On a pu remarquer qu'effectivement, ça commence à prendre de l'ampleur un petit peu dans la même lignée que la première vague. Ça reprenait tout doucement et d'un seul coup, on va avoir un afflux qu'on pense massif dans les semaines à venir et ça a déjà commencé", a déclaré Benjamin Berthet.
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