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Covid-19 : les projections alarmistes de l'AP-HP en Île-de-France si un confinement dur ne se met pas en place dès le 1er avril

Si un confinement dur ne se met pas en place dès le 1er avril, 230 personnes seront hospitalisées chaque jour en Île-de-France, soit quasiment le double d'aujourd'hui. "On ne sera pas capables de faire face à la demande", explique un médecin.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L'entrée des urgences de l'hôpital Saint-Antoine à Paris (illustration). (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

L'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a présenté des projections alarmistes lors d'une réunion de crise samedi dernier, avec des chiffres jamais atteints en Île-de-France pour les prochains jours, selon les informations recueillies par France Inter. Selon ces perspectives, si un confinement dur ne se met pas en place dès le 1er avril, 230 personnes seront hospitalisées chaque jour en Île-de-France, quasiment le double d'aujourd'hui puisqu'en ce moment ce chiffre est de 120. L'AP-HP prévoit un pic au 12 avril avec un nombre de malades en réanimation de 3 470.

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Plus on attend, plus la courbe grimpe, prévient au micro de France Inter le professeur Bertrand Guidet, chef du service de réanimation à l'hôpital Saint-Antoine à Paris : "Si on attend un peu, c'est-à-dire en imaginant un confinement qui interviendrait le 8 avril, le pic serait en gros autour du 19 avril, et là, on arrive à des chiffres vertigineux". Le médecin évoque un nombre cumulé de 4 400 malades en Île-de-France. "On ne sera pas capables de faire face à la demande", explique le médecin.

Le professeur Bertrand Guidet redoute que seuls les malades "dont on pense qu'ils vont le plus en bénéficier" auront accès à la réanimation.

"Nous ne souhaitons pas, nous, en tant que professionnels, en tant que réanimateurs, assumer seuls la responsabilité de telles situations extrêmes."

Bertrand Guidet, chef du service de réanimation à l'hôpital Saint-Antoine

à France Inter

Même en déprogrammant au maximum, même en prenant en charge avec des oxygénations à très haut débit dans des salles autres que de réanimation, les médecins le savent, ils devront faire des choix. Dans deux tribunes distinctes au JDD et au Monde, des médecins hospitaliers ont donné de la voix pour alerter sur le spectre du "tri des patients" à la porte des services de réanimation.

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