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Covid-19 : le professeur Jean-Luc Jouve "pense qu'il devient nécessaire" qu'on tourne la page Didier Raoult à Marseille

Le professeur Didier Raoult doit partir mardi à la retraite mais a demandé une prolongation de deux ans de son mandat à l'IHU de Marseille. 

Article rédigé par franceinfo
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Le professeur et chercheur Didier Raoult, le 27 août 2020. (CHRISTOPHE SIMON / AFP)

Tourner la page Didier Raoult, "je pense que c'est quelque chose qui devient nécessaire", a déclaré le professeur Jean-Luc Jouve, président de la commission médicale de l'AP-HM, mardi 31 août sur franceinfo. Contesté pour ses déclarations pendant la pandémie et ses doutes sur la vaccination, Didier Raoult sera officiellement à la retraite en tant que professeur des universités-praticien hospitalier le 31 août. Sa demande de prolongation de deux ans sera étudiée par le conseil d'administration de la Fondation qui chapeaute l'IHU mi-septembre.

franceinfo : Souhaitez-vous le départ de Didier Raoult ?

Jean-Luc Jouve : Ce qui est naturel, c'est son départ de l'Assistance publique- Hôpitaux de Marseille et de Marseille Université, puisqu'il termine son mandat. Il a derrière lui une équipe solide qui permet déjà depuis plusieurs années de faire tourner l'Institut Hospitalo-universitaire (IHU) de manière satisfaisante. Donc à ce titre, je n'ai pas de raison, au niveau de l'hôpital, de déplorer ou de me féliciter de son départ.

Est-ce que les Hôpitaux de Marseille voteront contre son renouvellement ?

Ce n'est pas moi qui vote, c'est le directeur de l'AP-HM [François Crémieux], dont je suis le n°2. Les rapports se sont tendus entre l'IHU et l'Assistance publique essentiellement au cours de ces derniers mois, de fait de sa position extrêmement ferme sur l'hydroxychloroquine, sur laquelle on l'a suivi. Ensuite on a été déçus, mais c'est normal, c'est la médecine. Ce qui est beaucoup plus difficile pour moi, en tant que médecin, c'est la position de l'IHU vis-à-vis de la vaccination. En remettant en cause l'efficacité de la vaccination dans certaines circonstances, le message est entendu dans la population comme un doute sur la vaccination. C'est très ennuyeux pour nous. Je pense que l'IHU porte une responsabilité sur le fait que la couverture vaccinale, chez nous, à Marseille est assez misérable notamment dans les quartiers les plus pauvres.

Ce sont donc d'avantage ces propos sur les vaccins que le débat sur l'hydroxychloroquine qui vous posent problème  ?

Oui complétement. Il y a un an et demi, il nous a dit, à nous l'AP-HM, que l'hydroxychloroquine avait peut-être un effet. On a un serment d'Hippocrate, on n'attend pas les résultats pour traiter, on a tous traité et c'était normal.

"Là, on a un médicament qui fonctionne, la vaccination, on a toujours dans nos réanimations 90 % de non-vaccinés, et il nous dit : 'On va réfléchir, je suis très pointilleux sur les résultats.'"

Pr Jean-Luc Jouve, président de la commission médicale de l'AP-HM

à franceinfo

Or on est dans une espèce de course, qui fait que si on tient un discours de ce type-là, il va être interprété dans la population par "non, ne nous ne faisons pas vacciner".

Est-ce que vous souhaitez qu'à Marseille on tourne la page Didier Raoult ?

Je pense que c'est quelque chose qui devient nécessaire. Un débat qui aurait dû être strictement scientifique a été mis sur la place publique et, à partir de là, a laissé cours aux interprétations les plus farfelues.

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