Cet article date de plus de quatre ans.

Covid-19 : le professeur Gilles Pialoux appelle les Français à "un peu d'auto-confinement dans la semaine qui précède Noël"

Il conseille également de se faire tester 48 heures avant les retrouvailles familiales et idéalement avant la reprise. "Disons que c'est 'ceinture et bretelles'", explique-t-il.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le professeur Gilles Pialoux, chef du service maladies infectieuses à l’hôpital Tenon à Paris, le 28 octobre 2020. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Invité de franceinfo lundi 7 décembre, le professeur Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Tenon à Paris, appelle les Français à "un peu d'auto-confinement dans la semaine qui précède Noël" afin de limiter la propagation de l'épidémie de Covid-19. Il conseille également de se faire tester dans l'idéal "48h avant de se rendre en famille" et plaide plus globalement pour "faire du dépistage systématique dans des grandes métropoles".

franceinfo : Faut-il se faire tester avant d'aller retrouver ses proches à Noël ?

Gilles Pialoux : Je milite pour ça. Je pense que ça fait partie des outils de protection pour non seulement protéger le plus grand nombre, mais surtout pour protéger le début de 2021. Il y a un autre élément peut-être à ajouter à cet écouvillon à faire 48h avant de se rendre en famille, c'est d'éviter ce que j'appelle le "stockage de lien social", c'est-à-dire les gens qui vont faire des fêtes juste avant, sous prétexte qu'ils vont être bridés le soir de Noël ou le soir du 31. Donc, un peu d'auto-confinement dans la semaine qui précède Noël, je pense que cela devrait servir à protéger le plus grand nombre.

Si on fait le test 48 heures avant Noël, est-on vraiment sûr d'avoir les résultats à temps ?

Le président Macron s'est engagé à ce qu'on ait des résultats dans les 24 heures, donc il faut s'assurer de ça. Il faut savoir aussi que même si ce n'est pas tout à fait le même niveau de sensibilité, on peut aussi avoir des tests antigéniques [avec un résultat en moins de 30 minutes]. Ça permet de l'amener, de tranquilliser les autres, vous pouvez le montrer... C'est tout l'intérêt du test antigénique, c'est que vous avez votre petite plaquette sur vous.

La présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, appelle les Franciliens à se faire tester également après les Fêtes. Est-ce une bonne idée, selon vous ?

Disons que c'est "ceinture et bretelles". Beaucoup de gens vont probablement dépasser la jauge de 6 personnes [à table] et ils ne vont pas échanger seulement le soir de Noël. Le plus souvent, ils vont se revoir le lendemain, aller dans la belle-famille, etc. Et c'est effectivement comme ça que les clusters se font. Il faut, de toute façon, augmenter notre niveau de test. Le compte n'y est pas en France. Donc, toutes ces démarches individuelles pour se tester avant et après, ça me paraît bien.

Trois villes, Le Havre, Lille et Saint-Étienne vont prochainement lancer des campagnes de dépistage massif. Cela arrive un peu tard, selon vous ?

C'est quelque chose qu'on réclame depuis des mois. Trois métropoles, je m'attendais à beaucoup plus, mais c'est déjà un début.

"Je pense qu'on aurait fait du dépistage systématique dans des grandes métropoles dès le mois de septembre ou une étude des eaux usées pendant tout l'été, on aurait eu tous les marqueurs pour nous dire qu'on allait dans une deuxième vague."

Pr Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Tenon à Paris

à franceinfo

Donc, effectivement, là, on est parti pour avoir des marqueurs plus indicatifs de ce que serait éventuellement une reprise de la circulation du virus et cette crainte qu'on a d'une troisième vague.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.