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Covid-19 : le préfet de Martinique appelle les touristes à "quitter le territoire" car "ils ne sont pas en sécurité"

Alors que le taux d'incidence en Martinique dépasse les 1 000 cas détectés pour 100 000 habitants et que les services de réanimation des hôpitaux sont totalement saturés, le préfet de la région a annoncé un nouveau confinement. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La Martinique se reconfine durant trois semaines face à l'explosion du nombre de cas de Covid-19 et à la saturation des services de réanimation. Les plages, commerces et un certain nombre de lieux culturels et de loisirs ferment leurs portes. (OLIVIER CORSAN / PHOTOPQR/LEPARISIEN/MAXPPP)

"Nous demandons" aux touristes de "quitter le territoire", confirme le préfet de Martinique Stanislas Cazelles, mardi 10 août sur franceinfo. "Ce n'est pas une expulsion du territoire mais une invitation à le quitter parce qu'ils ne sont pas en sécurité", ajoute-t-il. Une décision qui s'inscrit dans le cadre d'un nouveau confinement d'une durée de trois semaines annoncé la veille, qui prévoit aussi la fermeture des commerces.

franceinfo : Vous avez donc décidé d'une seconde phase de confinement. Les hôtels ferment et les touristes doivent rentrer chez eux ?

Stanislas Cazelles : C'est un sujet problématique puisque ce sont des personnes qui peuvent tomber malades, et nous leur demandons de quitter le territoire. Nous prendrons le temps pour cela, les compagnies aériennes sont prévenues et mobilisées, cela prendra plusieurs jours. Ce n'est pas une expulsion du territoire mais une invitation à le quitter parce qu'ils ne sont pas en sécurité. Les hôtels ne pourront plus accueillir de touristes. En revanche, ils seront mobilisés pour accueillir des renforts de pompiers, de soignants, d'aides-soignants, de médecins, d'infirmières pour faire face à cette quatrième vague, et donc il est important de pouvoir mobiliser ces structures. Les touristes vulnérables sont les touristes non vaccinés ou ceux qui ont des soucis de santé. Il est important qu'ils puissent quitter le territoire. De façon générale, l'accueil sera plus difficile. Les plages seront fermées tout comme un certain nombre de lieux culturels, de lieux de loisir. Et il ne sera plus possible de circuler au-delà d'un rayon d'un kilomètre autour de chez soi sans attestation. Toutes ces mesures rendent le territoire peu attractif, et le départ des touristes s'impose naturellement. C'est une fermeture très progressive des capacités hôtelières pour permettre dans l'ordre et la bonne organisation aux personnes de rentrer, prendre l'avion et très souvent de rentrer dans l'Hexagone.

Les renforts de soignants sont un véritable soulagement pour les équipes de Martinique ?

Ces renforts sont extrêmement importants pour le quotidien de la vie des services, parce que ces services tournent 7j/7, 24h/24, avec parfois des patients qui demandent des prises en charge très lourdes. Ces renforts permettent de tenir, avec un nombre de patients plus important, cette immédiateté du soin. C'est aussi l'expression de la solidarité nationale. Et puis, il y a aussi un certain nombre d'Antillais, en vacances en ce moment, qui ont spontanément proposé leur aide pendant leurs vacances. Je crois que c'est aussi assez extraordinaire, cet élan de solidarité qui vient de partout pour aider la Martinique. La situation sanitaire en Martinique, c'est une quatrième vague extrêmement vigoureuse avec un taux d'incidence qui dépasse 1 000 cas positifs en une semaine pour 100 000 habitants. C'est un niveau que l'on n'a jamais atteint dans le territoire. C'est une vague qui est considérable, qui sollicite les hôpitaux de manière considérable, et qui meurtrit aussi beaucoup la population, des familles. Donc face à cette situation, qui pour le moment n'est pas contenue, les mesures ont dû être renforcées.

Il y avait eu des violences dans les rues il y a deux semaines en réaction au renforcement des mesures sanitaires. Avez-vous peur d'un nouvel embrasement après l'annonce de ces nouvelles mesures ?

Il y a une forme d'opposition en Martinique, comme dans d'autres parties du territoire, pour tout ce qui tourne autour du pass sanitaire et de l'obligation vaccinale pour les soignants. Je crois que c'est à la fois avec une liberté d'expression, avec du dialogue que l'on pourra expliquer le bien-fondé de ces mesures. Ce dialogue doit être plus approfondi, plus important. En revanche, ici comme ailleurs, il n'y a pas de place pour la violence, et le débat ne se fait pas la nuit avec des jets de pierre sur la police. Il se fait dans les enceintes démocratiques, de dialogue et elles sont intensément sollicitées en ce moment.

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