Covid-19 : le nouveau coronavirus est bénin dans quatre cas sur cinq, et mortel dans 2,3% des cas, d'après une vaste étude en Chine
D'après cette étude inédite, le nouveau coronavirus est bénin dans 80,9% des cas, "grave" dans 13,8% des cas et "critique" dans 4,7% des cas.
De nouvelles informations émergent quant à la dangerosité du nouveau coronavirus Covid-19. La pneumonie virale s'avère bénigne dans quatre cas sur cinq, et mortelle dans 2,3% des cas, d'après une vaste étude menée en Chine auprès de plus de 70 000 personnes.
La maladie, apparue en décembre à Wuhan (Chine), a contaminé plus de 72 000 personnes dont près de 1 900 mortellement, selon un dernier bilan communiqué mardi 18 février. Le Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies a mené cette étude portant sur 72 314 cas confirmés, suspects, diagnostiqués cliniquement et asymptomatiques de la pneumonie virale, constatés en date du 11 février. Il s'agit de la plus vaste étude menée depuis le début de l'épidémie.
D'après cette enquête, le nouveau coronavirus est bénin dans 80,9% des cas, "grave" dans 13,8% des cas et "critique" dans 4,7% des cas. Les personnes âgées de plus de 80 ans sont les plus à risque, avec un taux de mortalité de 14,8%. Les patients déjà atteints de maladies cardiovasculaires sont également les plus menacés par une issue fatale, devant les diabétiques ou les personnes souffrant de maladies respiratoires chroniques ou d'hypertension.
Aucun décès n'est à déplorer parmi les enfants de moins de 10 ans, même si au moins deux nouveau-nés ont été contaminés dans le ventre de leur mère. Jusqu'à 39 ans, le taux de mortalité reste très bas, à 0,2%, puis s'élève progressivement avec l'âge. Les hommes sont plus menacés que les femmes par une issue fatale (2,8% contre 1,7%).
Les habitants de Wuhan et le personnel médical en première ligne
Près de 86% des personnes contaminées habitent Wuhan, épicentre de l'épidémie, ou bien se sont rendues dans la ville où le virus est apparu sur un marché où étaient vendus des animaux vivants. Le virus est hautement contagieux, confirme l'étude. "Le nouveau coronavirus s'est propagé très rapidement en l'espace de 30 jours d'une seule ville à tout le pays", souligne-t-elle. Le rapport laisse entendre que la décision de boucler Wuhan et sa région a aidé à enrayer le rythme de contagion.
Le personnel médical est particulièrement touché par l'épidémie, poursuit l'étude. Au total, 3 019 médecins et autres personnels soignants ont été contaminés, dont 1 688 gravement. Cinq sont morts en date du 11 février.
Un "rebond possible"
L'épidémie a atteint "un premier pic" entre les 24 et 26 janvier, juste au moment où les autorités ont placé Wuhan en quarantaine.
Une "tendance à la baisse" se dessine depuis le 11 février, avec un ralentissement du nombre de nouveaux cas de contamination, particulièrement en dehors de la province du Hubei, dont le chef-lieu est Wuhan. Le 13 février, les autorités chinoises ont élargi leur définition de la maladie pour inclure les cas "diagnostiqués cliniquement" par une radio des poumons, et pas seulement par un test de laboratoire. Ce changement s'est traduit par une hausse brutale du nombre de mort et de contaminations.
Le virus s'est répandu au moment où des centaines de millions de Chinois voyageaient du nord au sud du pays à l'occasion du Nouvel an lunaire, la plus grande fête du calendrier. Ce long congé a été prolongé pour réduire le risque de contagion généralisée. Mais à mesure que les gens rentrent chez eux en train, en car ou en avion, il existe un risque de "rebond possible de l'épidémie", prévient l'étude.
Le virus peut aussi "s'adapter avec le temps pour devenir plus virulent", met en garde le rapport, qui appelle le corps médical à "rester vigilant".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.