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Covid-19 : "La brutalité des annonces" d'Emmanuel Macron donne aux voyagistes "beaucoup de travail qui ne rapporte pas d'argent"

"Nous espérons vraiment arriver à faire une saison d'été", affirme sur franceinfo Valérie Boned, secrétaire générale des Entreprises du voyage.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des policiers patrouillent dans la gare de Lyon, à Paris, le 26 mars 2021, pour inspecter les justificatifs de voyage des voyageurs. (THOMAS COEX / AFP)

La "brutalité des annonces" d'Emmanuel Macron mercredi 31 mars, "sans nous consulter" donne aux voyagistes "beaucoup de travail qui ne rapporte pas d'argent", a indiqué Valérie Boned, secrétaire générale des Entreprises du voyage, jeudi 1er avril sur franceinfo. Les mesures de confinement avec couvre-feu à 19 heures sont étendues à l'ensemble des départements métropolitains, à partir du samedi 3 avril.

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Cela "vient renforcer le manque de visibilité et donne l'impression de naviguer à vue du côté des clients comme des professionnels". "Autant il y a un an il y avait une peur" de partir, "autant aujourd'hui, on sent vraiment un besoin, plus qu'une envie, de partir", affirme celle qui représente les voyagistes.

franceinfo : Quel est le sentiment, le retour que vous avez de vos clients après les annonces d'Emmanuel Macron mercredi soir ?

Valérie Boned : La première, c'est l'envie des clients de partir. Autant il y a un an il y avait une peur, autant aujourd'hui, on sent vraiment un besoin, plus qu'une envie, de partir. Et le climat anxiogène avec notamment les annonces d'hier soir, vient renforcer le manque de visibilité et donne l'impression de naviguer à vue du côté des clients comme des professionnels.

Est-ce que vous imaginez quand même avoir un minimum d'activité sur le mois d'avril ?

Pour les vacances de Pâques, version avant les annonces d'hier soir, on avait des réservations pour la France et on avait quelques réservations pour l'Europe. Paradoxalement, on ne peut pas changer de région à partir de samedi soir, mais on peut continuer à partir en Europe quand on est muni d'un billet d'avion et quand on répond aux consignes sanitaires du pays d'accueil et de la France. De ce point de vue-là, on va dire qu'on n'a pas vraiment eu énormément de réservations. Mais ceux qui ont des réservations et qui souhaitent partir, s'ils se conforment aux informations qui sont données sur le plan sanitaire, ils peuvent utiliser leur titre de transport.

"Pour Pâques, c'est clair que la France est la destination la plus réservée, même si elle est en baisse."

Valérie Boned, secrétaire générale des Entreprises du voyage

à franceinfo

Mais le fait qu'on modifie les vacances, les dates au dernier moment sans nous consulter, eh bien on est docile, on comprend très bien les impératifs, la problématique, c'est la brutalité à chaque fois des annonces et le fait que ça donne beaucoup de travail pour nous, avec les appels aux clients qui veulent comprendre et qui veulent ou annuler ou repousser. Et c'est du travail qui ne rapporte pas d'argent.

Pour le tourisme français dans son ensemble, est-ce que l'idée aujourd'hui, c'est vraiment de tout miser sur l'été ?

On a l'impression qu'on est quand même dans le dernier bout de la chaîne de réouverture dans ce plan de déconfinement qu'on attend avec impatience. Nous espérons vraiment arriver à faire une saison d'été, bien sûr, en France mais aussi pour des destinations étrangères et on est obligé de penser à l'été indien. On espère que septembre-octobre permettra aux personnes qui ne sont pas parties en été à l'étranger, comme elles le souhaitaient, de pouvoir profiter de cette période-là en misant vraiment sur le vaccin d'un côté, et sur le certificat sanitaire, qui nous paraît être une très bonne chose, comme un outil digital dématérialisé qui permet la fluidité et la fiabilité et la sécurité.

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